Conseillé par (Libraire)
19 août 2023

Une histoire au souffle romanesque indéniable !

Art, passions, guerres et jeux de pouvoir se percutent dans ce roman magnifique.
Tout commence dans un monastère italien où Vincenzo, abbé de son état, est le seul des 32 religieux que compte le lieu à avoir accès à une Pietà qui sommeille depuis fort longtemps dans l’un des sous-sols profonds de la bâtisse. Mais il veille aussi sur un vieillard moribond qui a vécu 40 ans aux côtés des moines sans pourtant être des leurs : Michelangelo Vitaliani est son nom et c’est son histoire qui va nous être merveilleusement contée.
Michelangelo, dit Mimo, est un personnage tel qu’on en fabrique dans les contes ou les épopées. Né en France en 1904 de parents immigrés italiens, Mimo a dans les mains de l’or ; son père, sculpteur, mort jeune dans les tranchées de Verdun, a eu le temps de le former aux rudiments de l’art de la pierre ; c’est en retournant à ses racines, en Ligurie, que Mimo va pouvoir affiner son talent. Confié par sa mère à un ami de la famille, lui-même sculpteur mais bien piètre artisan, il va peu à peu prendre sa place au sein de l’atelier et bientôt remplacer le « maître ».
Jean-Baptiste Andrea a choisi pour structurer son roman et sans doute pour en briser une éventuelle monotonie de ton, d’alterner le récit de Mimo à la première personne et des chapitres se déroulant dans le couvent.
Dévoilant la trajectoire d’un artiste et d’une sculpture exceptionnels, narrant les affres que cet homme va traverser et sa rencontre avec une jeune fille et une famille qui le façonnera, l’auteur nous conte aussi l’Italie dans cette première partie du XXe dans un style plein de panache et de superbe. Pouvoirs de l’Église et du Politique drapé de noir, jeux de séduction et de dupes, amours illusoires et femmes contraintes, Andrea dépeint des personnages puissants en prise avec leur époque et avec leurs démons. Une histoire remarquable habitée par un souffle romanesque indéniable, un très gros coup de coeur !

Tous les conseils de lecture