Snjor

Ragnar Jónasson

Points

  • Conseillé par
    12 janvier 2018

    Islande, policier

    Calez-vous bien au chaud au coin du feu avec gros pull et moufles et boisson chaude, et attention à l’hypothermie.

    Le roman se déroule en Islande, jusque là, on peut dire que l’on connaît. Mais pas à Reykjavik, non, au nord de l’Islande, à Siglufjördur petit port connu pour sa pêche au hareng (enfin à l’époque), et son climat rude.

    Le narrateur l’explique bien, qui a choisi cette ville pour son premier poste de policier : en décembre, il pleut sur la capitale, à Siglufjördur les tempêtes de neige sont habituelles.

    Dans cette petite ville tranquille coupée du monde ont tout de même lieu deux meurtres que le nouveau venu va habillement démêler tout en prenant soin des conventions sociales et des sensibilités de chacun.

    L’affaire en elle-même est assez classique. ce qui est intéressant, c’est le huit-clos créé par la tempête dans cette bourgade où tout le monde se connaît depuis la naissance.

    Un premier roman qui pose les bases du personnage sympathique et jeune du policier.

    L’image que je retiendrai :

    Celle de l’avalanche et du verglas qui coupe la ville du reste du pays. Heureusement, ils ont encore l’électricité !


  • Conseillé par
    1 septembre 2017

    Roman nordique sélectionné pour le Prix du meilleur polar Points. Beau choix. On ne peut plus classique dans la forme avec un enquêteur qui cherche les moindres indices, la plus petite piste et des intermèdes en italique d'une future ou ancienne victime agressée chez elle. Pour le fond, rien de bien neuf non plus pour qui connaît un peu la littérature policière nordique. La neige, le froid, les conditions de vie très dures qu'ils impliquent, les caractères trempés. Néanmoins, la petite ville où tout le monde se connaît et personne ne peut bouger une oreille sans que son voisin et donc bientôt toute la communauté le sache apporte une nouveauté, ainsi que le jeune flic nouvellement débarqué qui, comme nous lecteurs, découvre la vie à Siglufjördur et les us et coutumes du coin. Natif de la ville l'auteur sait de quoi il parle et raconte bien son passé riche et animé grâce à la pêche aux harengs, depuis presque disparue et donc l'exode qui suit, vers le sud, Reykjavík en particulier. Pour le fun, les noms sont toujours aussi compliqués à lire qu'à prononcer, ce qui rajoute un brin d'exotisme.

    Dans ce modèle assez formaté, Ragnar Jónasson tire très largement son épingle du jeu et son histoire se suit avec entrain et beaucoup de vivacité sans aucune lassitude. J'ai suivi Ari Thór dans sa découverte de la ville et de ses habitants avec plaisir et même si l'enquête proprement dite ne débute que tardivement, toute la première partie est intéressante par ce qu'on y apprend. Elle permet également de faire connaissance avec un personnage qui revient dans un deuxième tome intitulé Mörk -qui se déroule cinq ans plus tard- et qui me tente terriblement.

    Je ne sais pas encore si Snjór sera mon choix final pour le Prix du meilleur polar Points, mais il est en bonne position. Il faut dire qu'il gagne pour le moment, faute de combattants, j'ai abandonné le premier livre reçu...


  • Conseillé par
    31 juillet 2017

    Après s'être essayé à la philosophie, puis à la théologie, Ari Thór a finalement trouvé sa voie en s'inscrivant à l'école de police de Reykjavik. L'avenir semble radieux pour le jeune policier qui vient de s'installer avec sa petite amie Kristin. Pourtant au moment où il lui faut choisir sa première affectation, c'est sans la consulter qu'il accepte un poste à Siglufjördur, une petite ville des fjords du Nord. Kristin est furieuse, refuse catégoriquement de le suivre et leur couple ne tient plus qu'à un fil. C'est donc passablement déprimé qu'Ari Thór arrive à Siglufjördur. La ville est calme, l'hiver est déjà là, il ne se passe pas grand chose. Ari Thór doit se faire à l'isolement, au sentiment oppressant d'être entouré de montagnes, d'être enfoui sous la neige. Quand une ancienne gloire de la littérature désormais à la tête du club de théâtre, est retrouvée morte lors d'une répétition de la troupe, les choses sont claires : le vieil homme avait trop bu, il a fait une chute mortelle. Puis c'est Linda, la compagne d'un des acteurs, qui est retrouvée presque morte dans son jardin. Malgré les dénégations de son chef, Ari Thór soupçonne un tueur de sévir dans les rues de cette ville si tranquille.

    Passons sur Ari Thór, le jeune flic qui veut faire ses preuves. Passons sur son histoire d'amour longue distance avec Kristin et son faible pour la sympathique Ugla. Passons sur la petite communauté de Siglufjördur qui cache si bien ses petits secrets et ne se montre pas forcément accueillante avec les étrangers. Passons aussi sur l'enquête policière qui suit son bonhomme de chemin sur le rythme lent propre aux polars nordiques. Parce que l'héroïne de Snjór, c'est la snjór, autrement dit la neige. La neige qui recouvre tout de son blanc manteau, qui se fait tempête aveuglante, qui sait aussi se faire avalanche et couper du monde les habitants de Siglufjördur. La neige qu'Ari Thór croyait connaître, après tout il est islandais ! Mais cette neige-là l'oppresse, l'opprime, l'asphyxie, le rend claustro. Ajoutée à la neige, la nuit qui n'en finit pas et l'ambiance devient cauchemardesque, glaçante, étouffante.
    Un huis-clos plutôt réussi avec des personnages bien fouillés qu'on aura plaisir à retrouver dans la suite de leurs aventures.