Vies de mafia

Delphine Saubaber, Henri Haget

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    6 septembre 2011

    Une plongée passionnante et choquante au coeur des mafias

    Oscillant entre le récit témoignage et un recueil de faits divers romancés, « Vies de mafia » nous propose une plongée apocalyptique au cœur des mafias italiennes, siciliennes et calabraises.

    Composé de plusieurs chapitres, qui s’apparentent en quelque sorte à des nouvelles - puisque chacun aborde une vision différente de la mafia - les deux journalistes nous immergent dans le quotidien de ces hommes et femmes dont la vie est faite de meurtres, de tortures et d’une loi du silence omniprésente, la fameuse « Omerta ».

    Que ce soit à travers le témoignage choc - et malsain - d’un homme d‘honneur repenti, ou à travers les nombreux portraits des juges et policiers qui combattent cette « pieuvre » , les journalistes remontent le fil de la légende mafieuse, tantôt mystifiée, tantôt méconnue. A la lecture de « Vies de mafias », c’est comme si un voile se décollait de nos yeux et que la mafia apparaissait au grand jour, dans toute sa puissance et sa cruauté. Entre les détails sordides et insolites, se glissent des vies gâchées mais aussi parfois une pointe d‘humour... et d‘espoir. Car nombreux sont ceux qui se dressent face à la Cosa Nostra, la ‘Ndrangheta et la Camorra.

    Le récit qui m’a le plus choqué est le tout premier chapitre, celui du témoignage d’un tueur de Cosa Nostra qui raconte ses meurtres de manière froide et concise, sans états d’âmes, à en faire froid dans le dos. Notamment la scène abjecte où il se remémore la façon dont ils se débarrassaient des corps encombrants en les démembrant puis en les faisant disparaître dans de l’acide, qu‘ils se devaient de touiller comme de la soupe... J’en ai vraiment eu la nausée.

    En somme, un essai fort intéressant et instructif. Mon seul regret ? Que le livre n’aborde pas les autres mafias (triades chinoises, yakusa, etc.)