Conseils de lecture

Conseillé par (Libraire)
11 février 2022

Un polar intense et rythmé

Amateur, amatrice de pavé, de polar et de politique, ce gros (non, très gros) roman policier de l'auteur français Benjamin Dierstein vous emmènera dans des contrées que nous ne parcourons jamais, nous autres, si ce n'est de façon livresque : celles de la grande criminalité habillée en costard de marque et Rolex au poignet mais trempant son âme ou le peu qu'il en reste dans les eaux marécageuses les plus glauques.
Prostitution de luxe, fraude fiscale à gogo et pédocriminalité constituent le fonds du tableau dans lequel va évoluer la Brigade Criminelle parisienne constituée par une brochette de flics qui ne se veulent pas du bien, ce qui va pimenter un peu plus le récit...
Un roman très bien charpenté et une écriture habile qui entraînera le lecteur jusqu'au bout de l'enfer...
(Ames sensibles s'abstenir).


9,00
Conseillé par (Libraire)
11 février 2022

Une nouvelle auteure de polars à suivre !

Ce premier roman policier d'une auteure danoise remplit les promesses que l'on attend de ce genre de lecture : une trame intéressante et vraisemblable, des enquêteurs que l'on suit avec curiosité et intérêt dans leur recherche du criminel et une attention singulière portée à la psyché des personnages.
Tout cela est réuni dans ce polar qui se déroule à Copenhague où un vieil homme découvre le cadavre au visage mutilé de sa jeune voisine. L'enquête démarre difficilement car le suspect connu de la victime s'est arrangé pour ne laisser aucune trace derrière lui, comme tout bon assassin qui se respecte...
Confiée à Jeppe Kørner et à sa collègue Anette Werner, l'enquête patine sur fond de révélations qui viennent brouiller les cartes.
Ce que vit Jeppe de son côté ne l'aide pas à voir très clair, absorbant moult antidouleurs pour tenter de faire passer ses frustrations et peines personnelles.
L'intrigue se développe sur 6 jours mais l'auteure prend son temps pour nous faire découvrir chacun des personnages clés de cette histoire et l'avancée lente mais bien calibrée de la résolution. Le style est plaisant et la traduction à la hauteur du roman ajoute au plaisir de lecture.
La ville de Copenhague est au cœur du récit car les enquêteurs y déambulent tout au long de l'histoire : l'auteure en profite pour nous la faire découvrir, ce qui est un élément supplémentaire pour classer ce roman policier dans la grande famille du Polar nordique...
Ce 1er roman vient de passer en poche alors que vient de paraître en même temps la nouvelle enquête de Jeppe Kørner à nouveau chez Fleuve Noir, "Le papillon de verre" : une excellente occasion de découvrir ce nouveau duo d'inspecteurs et de faire d'une pierre deux livres !


17,50
Conseillé par (Libraire)
11 février 2022

Un très beau roman sur la passion de l'art et la passion tout court !

Plonger dans l'Histoire par le biais de la fiction m'a toujours plu et quand le roman est réussi, c'est un vrai plaisir que de voyager ainsi dans le temps.
L'auteure nous transporte dans le Paris des années 1470 et nous fait découvrir l'amour croissant d'une fillette, Marguerite, dotée d'une sensibilité extrême, pour le monde du dessin et des couleurs. La petite est en effet née en 1468 au sein d'une famille d'enlumineurs. Son grand-père et son père dirigent un atelier réputé pont Notre-Dame, l'atelier A l'Étoile d'or. Or, l'époque est à la paix, les activités de l'artisanat et du commerce sont en plein essor et ce sont désormais des familles aisées qui souhaitent avoir leur propre Livre d'heures enluminé par les artistes peintres selon leurs demandes...
Mais Marguerite est une fille et sa mère ne souhaite qu'une chose, lui apprendre à devenir une jeune fille bonne à marier.
L'univers de l'enluminure est reproduit ici par petites touches, dans des chapitres courts et avec beaucoup de poésie. C'est avec les yeux de Marguerite que l'on découvre le travail, l'atelier, les matériaux utilisés et le savoir-faire de ces artisans de la beauté.
On va suivre Marguerite dans l'affirmation de cette passion tout au long des années qui vont passer jusqu'à l'an 1499. A travers son histoire, on va découvrir les événements intimes qui vont la toucher mais aussi ceux qui vont rythmer sa vie et celle des Français.
L'auteure, elle-même relieuse, transcrit admirablement les sensations liées au travail de l'enluminure mais également les sentiments de ses personnages et cela avec beaucoup de finesse.


1

Dargaud

16,50
Conseillé par (Libraire)
11 février 2022

L'Ouest sauvage au féminin , enfin !!!

Si vous aimez les BD qui jouent avec le mythe de l'Ouest Sauvage, les rebondissements et les personnages hauts en couleurs, alors vous ne pourrez qu'être conquis.e par ce 1er tome qui narre la rencontre fortuite mais heureuse de 5 femmes.
Kathleen Parker, londonienne pure souche, va se retrouver rapidement veuve sur la route qui devait les mener elle et feu son mari à la mine qu'ils avaient achetée, histoire de changer de vie (elle va être servie); elle va trouver sur son chemin et en très fâcheuse posture Abigail, une jeune esclave noire ; elles n'ont rien en commun si ce n'est leur sexe et une bonne dose de courage et d'à propos ; vont venir se greffer aux 2 premières Chumani, une indienne pleine de haine pour les Blancs, Daisy McCormick, une ancienne institutrice pas bégueule et Cassie Coltrane, une prostituée en cavale.
Ce 1er opus contient les références chères au genre - saloon et mère maquerelle, bazar tenu par un épicier antipathique à souhait, irruption d'indiens au milieu d'un convoi charriant des citadins venus chercher l'aventure, bureau du shérif pas trop shérif, gros malfrats pleins de soupe mais habiles du fusil.
Face à tout cela et à pire encore vont se dresser ces 5 femmes qui vont se rencontrer au fil des pages tout à fait par hasard (ouais, enfin, pas complètement non plus sinon Bocquet ne serait pas plus scénariste que je suis réalisatrice...).
Côté illustration, c'est du même tonneau : enlevé et expressif ! Anlor donne à chaque personnage une gueule bien à lui et accompagne à merveille les pointes d'humour semées de ci de là.
Pour tout public ados-adultes !


Conseillé par (Libraire)
18 janvier 2022

Un roman noir qu'on peut résumer en 2 mots: court et sublime !

Le roman noir est multiple mais on pourra déceler un dénominateur commun liant les oeuvres les unes aux autres : l'empathie de l'auteur, quel qu'il soit, pour son personnage principal, cabossé par la vie, les guerres, l'alcool, les défaites de l'amour, n'ayant jamais cru en grand chose et ne croyant souvent plus à rien à la fin de l'histoire si ce n'est en le pouvoir de la bouteille de vous faire oublier tout le merdier de l'existence, ou en celui de l'amitié.
James Sallis aime Sarah Jane et moi aussi.
On la découvre partant d'emblée avec un gros handicap dans la vie, une mère ayant abandonné mari et fille à leur destin. Le père ne flanchera pas et c'est certainement grâce à lui que Sarah Jane restera debout malgré tout, grâce à ces fondations qui ont été solidement conçues durant l'enfance.
Malgré l'amour paternel, elle quitte elle aussi assez vite le domicile familial et vit au gré des boulots et des rencontres, futée mais cependant pas assez pour déceler ce qui peut se lover de violent et de noir au fond de celui devenu son mari. La question de la survie va se poser; Sarah Jane n'étant pas du genre à incarner une victime, elle va échapper au dingue en question. Mais le passé rattrape toujours les personnages.
Devenue shérif sans le vouloir, après bien des expériences notamment culinaires, un individu va resurgir de ce passé ...
Noirceur il y a dans ce roman mais le style de Sallis vous l'emballe dans des formules uniques, souvent drôles, qui font mouche à tous les coups. Sallis : maître de l'ellipse et de la métaphore dont parle si bien JB. Pouy dans sa préface au roman.
J.S. / S.J. : un auteur et une femme que j'ai déjà placés au sein du "Panthéon des Meilleurs".