Le prolifique et le dévoreur
EAN13
9782268045191
ISBN
978-2-268-04519-1
Éditeur
Éditions du Rocher
Date de publication
Collection
Anatolia
Nombre de pages
117
Dimensions
22 x 14 x 1 cm
Poids
180 g
Langue
français
Langue d'origine
anglais
Code dewey
818.502
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Le prolifique et le dévoreur

De

Traduit par

Préface de

Éditions du Rocher

Anatolia

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Ce fut en prononçant un discours politique, en mars 1939, peu avant de mettre en chantier le présent ouvrage, que W. H. Auden éprouva son ultime répulsion pour l'action politique. " Je me suis aperçu, tout à coup, que j'en étais vraiment capable, que je pouvais faire un discours démagogique militant et arracher des rugissements à mon auditoire. Et c'est grisant, mais tellement, tellement avilissant ; après coup, c'est bien simple, je me suis senti souillé par les immondices. " Lorsqu'il entreprit ce travail, Auden n'espérait plus rien de la politique révolutionnaire, mais il continuait de croire que des processus historiques inévitables mèneraient à une société juste. Cette conviction survécut - difficilement - aux premières semaines de la Seconde Guerre mondiale, mais dès la fin de l'année, époque où il commença à passer d'un humanisme optimiste à un christianisme pessimiste, Auden en fit son deuil. " La vie scolaire m'enseigna que j'étais un anti-politique. Je voulais qu'on me laissât tranquille, afin de pouvoir écrire de la poésie, choisir mes propres amis et mener ma vie sexuelle à ma guise. L'Ennemi était, et il l'est toujours, le politique, c'est-à-dire la personne qui veut organiser la vie des autres et les obliger à filer doux. Je sais le reconnaître instantanément, sous n'importe quel déguisement, que ce soit celui d'un fonctionnaire, d'un évêque, d'un maître d'école ou d'un membre d'un parti politique, et je suis incapable de le côtoyer, fût-ce de la façon la plus anodine, sans éprouver un sentiment de peur et de haine, ainsi qu'une envie cuisante de le voir (ou de la voir, car les pires sont des femmes) publiquement humilié. " " Méfiez-vous de l'homme qui dit : "Parons au plus pressé ! Commençons par élever le niveau de vie matériel parmi les masses, ensuite nous verrons ce que nous pouvons faire dans le domaine des problèmes spirituels." En accomplissant le premier sans même considérer le second, il aura créé une gigantesque machine industrielle qui ne saurait être modifiée sans dislocation économique et sans ruine. "
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