Ludovic P.

J'aime les récits d'aventure, les romans russes, les anti héros américians et l'absurde quand il révèle le tragique. Ma BD de référence: Portugal, de Cyril Pedrosa.

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16 mai 2017

Léger, intelligent et drôle

Jeremy Cook doit se trouver un nouveau boulot. Mais quand on est linguiste, misanthrope, et que l’on tient l’étymologie pour la plus savante des disciplines, la chose est peu aisée… Il se retrouve néanmoins engagé dans une agence un peu particulière qui a pour vocation de sauver des couples en péril en améliorant la communication entre les époux. Petit détail : le thérapeute doit s’installer au sein du foyer… Voici donc le départ de cette aventure où l’inexpérience en matière conjugale de notre cher linguiste n’aura d’égale que sa capacité à générer des conflits. Un récit enjoué qui ausculte par l'absurde les rouages du mariage avec fraicheur et intelligence.

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18 avril 2017

Taxi driver

Que celui qui n'a jamais rêvé de conduire un taxi à New York avec le secret espoir de prendre Woody Allen ou Meryl Streep lève la main. Benoit Cohen, scénariste et réalisateur français qui vit à Brooklyn depuis des années, ne s'y risquera pas. Pour les besoins d'un film en cours d'écriture, il décide d'obtenir sa licence de chauffeur de taxi. Commence alors un parcours du combattant, à travers toute la ville, long de plusieurs mois à suivre des cours avec une faune bigarrée digne représentante de l’éclectisme New Yorkais dans sa version désargentée, à aller chercher des papiers, des attestations, à faire des queues durant 8h pour se voir refuser l'accès à cause d'un papier manquant, etc. En tout, 6 mois à ne faire que ça ou presque. Ensuite vient la confrontation du rêve à la réalité, la construction de son scénario au fil des clients. Au final, Yellow Cab a une valeur documentaire, plus que littéraire, même si la ballade offerte se fait avec plaisir. Il donne à voir l'esprit d'ouverture et l’acceptation des différences, la valorisation de toutes les "petites histoires" de chacun. On comprend enfin comment, dans le seul quartier de Jackson Heights, au nord du Queens, plus de 160 langues sont parlées...

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18 février 2017

Wunderbach

Roman virtuose sur la musique, hymne à l'insoumission, Wunderkind est tout ça à la fois, en même temps qu'un récit dur et tragique sur l'adolescence, qui rime plus que jamais ici avec la fin de l'innocence. Chose rare, l'auteur sait écrire sur la musique, il nous fait sentir la puissance d'une mélodie, révèle l'intelligence d'une composition, l'ironie d'un contrepoint. En un mot, une claque. De celle qui nous font tendre l'autre joue pour en redemander.

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20 janvier 2017

Le narrateur, directeur de publication d'une revue d'art, maugrée après les affres de la vieillesse et l’inéluctable passage du temps sur son corps. La fougue de la jeunesse a cédé le pas à la raison et cette dernière, mauvaise conseillère, l'empêche de tenter sa chance auprès des femmes. Pire, il a découvert que sa femme le trompait depuis des années avec un incommensurable crétin qu'il appelait autrefois "ami". Heureusement, même la vieillesse apporte son lot de surprise, en l'occurrence Russe, ravissante et répondant au nom de Valentina. Une femme "tempête" qui va faire voler en éclat le vernis de sagesse et des principes que le narrateur pensait immuables. Du Rouart pur et dur, écrit dans la langue la plus élégante qui soit. Ce roman ravira les aficionados, mais décevra tous ceux qui attendent du neuf sur un sujet aussi commun.

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18 janvier 2017

Un huis clos d'une rare justesse dans le ton et la forme, qui met en lumière les rouages de la manipulation et ausculte les ressorts de la culpabilité. Pas de pathos inutile, des silences et une science aiguë de l'humaine condition (orgueil, aspiration sociale, honte, déception, relation père/fils) font de ce court roman une perle rare. Pour ne rien gâter, l'art consommé de Viel pour créer et habiter ses personnages, moulés dans la côte bretonne, offre au lecteur un aller simple pour Brest sans les désagréments du crachin hivernal.