Laurence G.

Libraire passionnée à Epinal depuis 2013.

D'après le roman culte de Trevanian

Les Arènes

29,90
Conseillé par (Libraire)
14 novembre 2022

Une histoire complexe, un héros hors normes !

Adapter le roman de Trevanian qui se situe dans les années 70 était une gageure que relèvent haut la main Perna et Hostache.
Certes, à intrigue complexe et à récit foisonnant, roman graphique épais et dense, mais quel plaisir de retrouver Nicolaï Hel, samouraï des temps modernes, grâce à ce duo...
Perna a su intégrer dans sa narration les multiples éléments qui ont fait de ce roman un livre unique et inoubliable, l'un de mes incontournables dans ma vie de lectrice.
L'histoire tourne donc autour de ce fameux Nicolaï, personnage exceptionnel et mystérieux qui a mis ses capacités hors normes au service des plus offrants en devenant tueur à gages. Divers gouvernements et officines secrètes ont fait appel à lui pour sa discrétion et son taux de réussite...
Ce qui constitue le début du roman narrant sa naissance et son enfance d'orphelin pris en charge dans un monastère japonais va être relaté au début de la bd par l'un des chefs de la "Mother Company", société secrète réunissant les plus grandes entreprises américaines et douée d'une puissance telle que la CIA, le FBI et le gouvernement américain s'inclinent face à ses desiderata.
Hel lui-même n'apparaît que plus tardivement, alors qu'il vit retiré dans son domaine au... Pays basque.
Hel va se mettre à dos la "Mother Company" et ses sbires en voulant aider une jeune femme dont le groupuscule terroriste vient de se faire laminer.
"Shibumi" est un roman d'action et d'espionnage tout à fait à part tant la figure centrale de Hel est exceptionnelle. Il y est question de code d'honneur, d'amitiés indéfectibles, de terrorisme international et de "shibumi", philosophie qui prône l'excellence personnelle. Une histoire complexe mais qui vaut vraiment le détour...

Les Arènes

24,90
Conseillé par (Libraire)
14 novembre 2022

Un roman graphique incontournable en cette fin d'année !

Adapter un roman ou un récit est chose périlleuse tant la densité littéraire est quasiment impossible à rendre. Le trio qui s'est lancé dans l'adaptation du roman d'Olivier Guez - Prix Renaudot 2017 - y réussit cependant brillamment.
La cavale de Josef Mengele, l'un des pires médecins des camps d'extermination et auteur ignoble et effrayant d'expérimentations entre autres sur des jumeaux ou des personnes atteintes de nanisme, est au cœur de l'histoire.
Cette cavale commence dès 1949 avec le départ de Mengele en bateau pour l'Argentine sous une fausse identité.
Cette fuite va se poursuivre jusqu'à sa mort en 1979 et met en lumière la façon dont de nombreux nazis ont pu échapper à la justice grâce à la complicité de leurs familles, du réseau nazi très étendu et aux ramifications internationales et au soutien de dictateurs tel que Peron en Argentine.
Si on suit Mengele dans son parcours de fuyard, d'autres points de vue complètent et enrichissent le récit : celui de sa famille - de riches industriels qui ont continué à prospérer après la guerre - qui l'a soutenu financièrement jusqu'au bout ; celui du juge allemand Bauer ; celui du Mossad et celui du couple qui a hébergé Mengele au Brésil.
Le dessin nerveux et expressif de Mailliet accompagne parfaitement le texte dense ; il rend tout à fait le côté sombre de l'histoire mais également la personnalité de Mengele atteint de délire de supériorité et de paranoïa. Guez et Matz en font un personnage pitoyable et abject qui n'a jamais renié ses convictions haineuses et mortifères.
Un des romans graphiques incontournables de cette fin d'année, à faire lire également aux ados.

Actes Sud

24,50
Conseillé par (Libraire)
14 novembre 2022

Un polar historique où épidémie et meurtres riment de façon macabre

Le trio d'auteurs qui utilise le pseudonyme de Carmen Mola offre cette fois-ci un polar historique dans le Madrid de 1834 décimé par une épidémie de choléra.
Les autorités interdisent la ville aux pauvres relégués dans les faubourgs, soupçonnés tout comme les enfants de répandre le mal mais le peuple est à bout... Le contexte est sombre à souhait.
Lucia, une jeune adolescente de 14 ans, et sa sœur cadette Clara font partie des misérables qui survivent difficilement. Depuis la mort de leur mère, Lucia a la charge de sa sœur. Elle tente de les nourrir toutes deux en volant mais elle ne peut bientôt plus éviter le pire et va trouver la tenancière d'une maison close qui accepte de la faire travailler.
Dans le même temps, Donoso Gual, policier de son état, et son ami Diego Ruiz, un jeune journaliste, découvrent un énième cadavre de fillette démembré dans l'un des quartiers miséreux de la ville. Tous pensent que c'est une bête immonde qui a tué les fillettes déjà retrouvées dans le même état. Quand Clara disparaît, Lucia, décidée à la retrouver, va croiser le chemin de Diego et de Donoso et tous trois vont tenter de retrouver la petite avant qu'on ne découvre son cadavre...
Les auteurs s'appuient sur un contexte historique précis, celui de la rivalité entre partisans d'Isabelle, fille du roi défunt Ferdinand VII, et partisans de Carlo, son frère, qui souhaite s'emparer de la Couronne.
La recherche du meurtrier sanguinaire qui sévit dans les bas-fonds madrilènes se double donc d'enjeux politiques mêlant également une société secrète à l'intrigue générale.
Le tout est fort bien construit avec de nombreux personnages secondaires et décrit sans fioritures, à l'instar du roman "1793" du suédois Natt och Dag, une société inégalitaire et pleine de superstitions.

Kaléidoscope

13,50
Conseillé par (Libraire)
2 novembre 2022

Un coup de coeur d'Alice côté rayon Jeunesse !

Un gros coup de cœur pour cet album haut en couleurs qui nous prouve que le regard attentif des adultes permet aux enfants, surtout aux rêveurs, petits ou grands, de prendre confiance en eux ; il est signé Mark Janssen et il est publié aux éditions Kaléidoscope.
Quand son père lui demande comment s'est passée sa journée d'école, Araon s'inquiète et lui explique qu'il est le seul à ne pas savoir ce qu'il fera plus tard. Heureusement ce papa attentif a su déceler ce brin d'originalité qui fait briller son fils, car comme il le lui explique : même si on est tous égaux, il y a les faiseurs, les penseurs mais aussi... les rêveurs ! De quoi dédramatiser et soulager Aaron de son angoisse qui le sait : son imagination débordante pourrait l'emmener partout.
Le dessin est là pour souligner la différence entre la réalité vécue par le père et l'enfant et le monde des rêves d'Aaron incarné par des animaux fantastiques : une enveloppe parfaite pour une histoire pleine de créativité, de douceur et d'espoir.
L'auteur a ajouté à la fin une liste de rêveurs qui ont façonné l'Histoire, de quoi se souvenir que la sensibilité est l'un des moteurs de notre humanité.

Conseillé par (Libraire)
2 novembre 2022

Une histoire réjouissante, une BD revigorante !

Léonie Bischoff dont j'avais tant aimé la bd précédente ("Anaïs", inspirée des carnets d'Anaïs Nin) nous revient avec cette 1ère bande dessinée destinée aux enfants,
petits et grands, dès 10 ans.
Le texte est adapté du roman de Kathleen Karr publié par
l' École des Loisirs.
Le personnage principal est un jeune garçon, Simon Green, qui vit chez sa tante et son oncle, peu aimants, depuis la mort de sa mère. Le père a disparu de la circulation.
L'institutrice convoque Simon à la fin d'une journée d'école et lui annonce qu'il ne pourra pas rester une année de plus. Elle le console en lui disant que chacun doit trouver sa voie et qu'il est temps pour Simon de trouver la sienne. Simon va rencontrer ce jour-là un éleveur de dindes qui n'arrive pas à vendre ses bêtes. Ayant encore les paroles de son institutrice dans les oreilles, le gamin relève le défi et propose au bonhomme de les lui acheter pour aller les vendre dans une grande ville, Denver en l'occurrence. Mais il lui faut encore un chariot et surtout un muletier pour l'accompagner...
La débrouillardise, la ténacité, le courage et l'honnêteté foncière de ce gamin au grand cœur font de ce jeune héros un personnage des plus sympathiques. On s'attache à lui dès les premières pages et on suit la progression de son aventure avec intérêt et empathie.
Les personnages secondaires sont tout aussi bien croqués et ceux qui vont accompagner Simon tout au long de son périple sont aussi extrêmement attachants.
L'histoire permet en outre d'aborder des thématiques diverses telles que l'esclavage et les conditions misérables accordées aux Amérindiens.
La petite bouille échevelée de Simon correspond tout à fait au gamin tel que l'on se l'imagine. Les personnages sont très expressifs et les couleurs douces renforcent la beauté de la narration.
Une bd à découvrir absolument !