Caroline P.

Conseillé par (Libraire)
26 avril 2013

Dans ce nouveau roman Julian Barnes explore deux possibilités d'être au monde : l'une banale, sans véritable relief , l'autre brillante et énigmatique. L'une et l'autre s'incarnent dans deux amis d'adolescence qui partagent le même amour, ce qui consommera leur rupture.
Le suicide du second donne à l'homme tranquille l'envie de comprendre enfin les événements dont ils ont été partie prenante. Mais malgré son expérience d'homme sensible il semble toujours incapable de donner un sens juste aux situations vécues, aux sentiments perçus et aux signes reçus. De fait il y a comme un suspens tenu jusqu'à la fin du livre : le narrateur à la sagacité chancelante ne parvient qu'in extremis à percer l'énigme de la mort de son ami. Un humour léger éclaire ce texte à la tonalité sombre. Julian Barnes nous offre un roman mélancolique très réussi sur l'incommunicabilité entre les êtres.

Conseillé par (Libraire)
26 avril 2013

Alix de Saint-André a retrouvé ce manuscrit qu'on croyait détruit, perdu pour toujours. Témoignage fort d'une femme troublée qui fait le point sur sa vie après avoir envisagé de la perdre. Très loin d'une complainte sur l'amour enfui, Françoise Giroud nous raconte son parcours jusqu'à sa rupture avec Jean-Jacques Servan-Schreiber. Elle croise en travaillant très tôt pour subvenir à ses propres besoins mais aussi à ceux de sa famille des personnages célèbres, d'abord dans le cinéma où elle est la secrétaire de Marc Allégret, porte d'entrée d'un monde artistique, intellectuel, littéraire qu'elle ne cessera plus de fréquenter, d'observer et portraiturer...
Ce livre est en fait à l'image de la femme qu'on imagine mais par un biais qu'on n'attendait pas. Sans acharnement ou ressentiment pour ceux qui l'entourent, elle dresse son propre portrait avec acuité et sans complaisance. On découvre sa vie qui ne fut pas toujours pleine de douceurs mais qu'elle a construit par la force de sa volonté et de son travail.
L'intérêt réside aussi dans une écriture directe et enlevée avec par endroit un naufrage stylistique ou grammatical, que l'édition a bien fait de ne pas masquer car il restitue bien l'urgence dans lequel ce texte a été produit.

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Les Éditions Noir sur Blanc

Conseillé par (Libraire)
2 novembre 2012

A quoi ressemble ce livre ? A tout ce qui s'écrit et se dessine : récit d'enfance, de réflexions littéraires et poétiques, considérations politiques et historiques, bribes biographiques, dessins en bichromie sèche, enfin un ensemble d'impressions qui forme un portrait bien personnel de l'auteur lui-même.
L'écriture est belle et humble aussi, puisqu'elle vient comme une simple légende sous le dessin à l'encre qui occupe les trois quarts de la page. Les deux, dessins et écriture ne s'illustrent pas mais se complètent, les premiers donnant l'atmosphère, la seconde par d'autres biais venant creuser le sentiment éprouvé par un récit.
Pajak nous plonge dans une mélancolie riche en récits croisés et érudits et nous transmet aussi son histoire intime, social et politique. Beau et original !

Conseillé par (Libraire)
2 novembre 2012

Un soir un homme s'apprête à mourir... assassiné. Mais avant, il veut livrer le témoignage de sa vie : Karna naît au sein d'une communauté, cachée au fond d'une vallée quelque part en Inde, qui obéit aux enseignements philosophiques d'Aum, grand maître spirituel. Conformément à la règle, il est élevé par une maternité, ensemble de femmes destinées à la reproduction, puis très vite doit suivre le parcours des jeunes garçons, guidés par un enseignement du don, du partage, de l'abandon de toute individualité.

C'est avec un enthousiasme fervent que le petit Karna devient un wafadar, la caste guerrière, la plus élevée dans la hiérarchie. Mais le bel ordonnancement des choses apprises et crues se fissure au gré des expériences. Cette communauté d'apparente égalité se révèle totalitaire, inhumaine. Alors le guerrier pur et flamboyant décide de fuir et de connaître le monde honni, celui dans lequel nous vivons tous.
Avec ce roman, nous voici bien « loin de Chandigarh », plongés dans une fresque intemporelle, à la fois conte et roman d'apprentissage mais toujours nous retrouvons la force d'un récit à l'invention réjouissante pour qui apprécie qu'on lui raconte une histoire. Tarun Tejpal puise l'inspiration de ce nouveau roman, qui reste avant tout et subtilement une belle réflexion sur la société contemporaine, ses doutes et ses tentations, à la source des récits mythiques de l'Inde. Une immersion dans un roman purement indien débarrassé de tout exotisme.

Petit précis de littérature française

Sarbacane

Conseillé par (Libraire)
17 septembre 2012

Mes hommes de lettres

L’histoire de la littérature passée au crible du crayon, c’est possible , puisque c’est ce que réalise avec brio et une grande drôlerie cette dessinatrice de Charlie Hebdo. Des références subtiles, des citations savoureuses des grands textes littéraires, une vision à la fois originale et documentée des auteurs font naître le désir de découvrir ou redécouvrir ces monuments culturels qui à la faveur de l’humour sont descendus de leur piédestal et nous deviennent extraordinairement familiers. Une vraie réussite.