Éditions de L'Olivier

18,00
Conseillé par (Libraire)
19 septembre 2022

Comment je m'appelle et, donc, qui suis-je ?

Polina Panassenko écrit avec ses tripes, c'est la 1ère chose que je me dis une fois terminé ce roman, qui en dit très long sur son auteure.
Avec ses tripes et avec humour, adoptant, pour raconter le voyage d'une fillette de l'ex URSS vers la France, un rythme sans temps mort.
Entre l'appartement communautaire moscovite où cohabitent 3 générations et celui de St Étienne où vont s'installer les parents de Polina et leurs 2 filles en 1993, il y a 3000 kilomètres, une culture et surtout une langue, totalement incompréhensible à la petite qui débarque.
Partagée entre ces deux langues, ces deux cultures et ses deux pays, la petite va devoir user de stratagèmes pour conquérir le français, "la langue du dehors", aux dépens du russe, la langue de la famille, de la maison, "du dedans".
Mais si ce récit fait de sons et d'accents, d'images et de mémoire va nous permettre de plonger dans l'enfance de la narratrice, c'est tout d'abord parce que l'auteure a souhaité, vers la trentaine, récupérer son prénom russe troqué par l'administration française contre un prénom francisé au moment de la naturalisation de son père. Un parcours de combattante dans les méandres des "services compétents"...
Un gros coup de cœur pour un texte ramassé, époustouflant de maîtrise et plein de tendresse lorsque la narratrice évoque ses grands-parents.

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