Les insurrections singulières, roman

Jeanne Benameur

Actes Sud

  • Conseillé par
    16 septembre 2011

    Coup de coeur pour de nombreuses blogueuses, j'étais tenté par ce roman.

    Certe, l'écriture est belle ; des phrases courtes mais cohérentes qui créent une atmosphère, un personnage réaliste.

    Mais j'ai trouvé Antoine trop immature à mon goût. S'il décide de partir au Brésil, c'est uniquement parce que Marcel, grand amateur de livres, part avec lui. Aurait-il tenté le voyage seul ? Je ne le pense pas. De plus, Marce le sauve, sur place, de pas mal de situations compliquées.

    J'ai vu dans Antoine un éternel adolescent, et c'est cet aspect qui m'a dérangé. Je ne m'attendais pas à trouver un ado de 40 ans dans un roman pour adulte, d'où ma déception.

    Toutefois, l'écriture de l'auteure m'a ravie et je suis volontier retourné à ma lecture après chaque interruption.

    L'image que je retiendrai :

    Celle des robes colorées de Thaïs.


  • Conseillé par
    14 juillet 2011

    Les insurrections singulières - Jeanne Benameur

    Quarantenaire désenchanté, Antoine arrive a un tournant de sa vie, l'usine dans laquelle il travaille va être délocalisée au Brésil. Il se pose plein de questions sur ce qu'il a fait de sa vie, son travail d'ouvrier, sa famille, sa vie amoureuse, ses choix, ses envies. Finalement son introspection lui permet de découvrir des êtres inattendus qui vont l'aider à prendre un nouveau départ. Un roman à déguster mot à mot, tant ils prennent tout leur sens dans cette histoire. Un récit profond sur les réalités de la vie quotidienne, à la fois poétique et philosophique. Dans le personnage d'Antoine on se retrouve tous un peu. Cet auteur sait trouver les mots pour nous réconcilier avec la vie et ça fait du bien.


  • Conseillé par
    5 mai 2011

    Antoine, la quarantaine, est ouvrier à l’usine. Mais être ouvrier, c’est également adosser un statut, un carcan dans lequel on vous enferme. Antoine sort d’une rupture amoureuse et se cherche. Son ancienne compagne était prof de lettres. Pour elle, il s’était créé un double. Ecrire des phrases, des slogans pour les syndicats. Tenir haut le verbe, revendiquer et se battre contre la machine de la mondialisation. Mot qui sonne avec délocalisation. Leur emplois, leur savoir faire : oubliés au profit de la rentabilité. Car l’usine va délocaliser au Brésil.

    Pour comprendre et se construire, Antoine va se rendre sur place.

    Jeanne Benameur avec ce livre colle à une actualité et à une réalité. Celle du monde du travail, un monde où le profit et la rentabilité sont les maîtres des décisions. Antoine est devenu ouvrier. Un peu par hasard, un travail alimentaire comme il en existe d’autres. A quarante ans, sa vie est vide. Vide de sens et vide d’amour. L’usine va délocaliser. Et ce sont autant de questions pour les ouvriers. Comment ils vont faire ? Pourquoi leur prend-t’on leur prend leur travail ? de quel droit ? Antoine se refuse d’accepter cette situation. Mais à sa façon. En partant au Brésil là où son travail sera effectué par quelqu’un d’autre. Accompagné d’un bouquiniste, ce voyage est sa bouée de sauvetage pour se raccrocher à la vie.

    Jeanne Benameur tel un archer touche sa cible. En peu de mots, toujours très justes, elle nous amène à réagir et à réfléchir comme si ce livre était destiné à chacun d’entre nous. Et il s’agit d’une multitude de sentiments qui y sont dépeints, de cris aigus ou sourds empreints de peur ou de détresse.

    Une fois de plus, j’ai savouré l’écriture de Jeanne Benameur, son désir de creuser au plus profond de l’être humain. De sonder nos peurs, nos questionnements sur la vie et le sens qu’on veut ou qu'on tente de lui donner. Avec les obligations d'un contexte social et économique.
    J’ai lu ce livre en apnée mais je dois avouer que la fin m’a déçue. Une fin qui selon moi ne s’accorde pas avec le reste de ce roman.