L'incertitude de l'aube

Sophie Van der Linden

Buchet-Chastel

  • Conseillé par
    6 octobre 2014

    Doux et Tranchant...

    L'incertitude de l'aube c'est le récit, effroyable, d'une prise d'otage dans une école. Par les yeux d'une petite fille, nous découvrons la peur, le calvaire, l'incompréhension. On est suspendu à ses pensées, à chaque page, que l'on découvre ce qu'elle voit, ce qu'elle ressent, ou bien que l'on plonge dans ses souvenirs.

    Anushka se rend à la fête de l'école avec son grand père et sa meilleure amie, mais une fois arrivée à l'école, les choses se bousculent, et sans qu'elle comprenne bien comment, elle est séparée de son grand-père et se retrouve dans le gymnase avec des dizaines d'autres écoliers et leurs parents. Nous n'en aurons la certitude qu'à la fin du livre, mais il s'agit d'un récit fictif de la prise d'otages de 2004 à Beslan, en Russie.

    Ce récit, embrouillé comme peuvent l'être les pensées des enfants, touche et angoisse. Anushka, par ses pensées, ses rêves, s'évade de cet enfer, et nous entraine dans un monde de souvenirs et d'imagination. La seule façon de supporter l'horreur.

    Sophie Van Der Linden, je la connais bien, non pas pour ces romans adultes mais pour son travail de recherche en littérature jeunesse, et c'est ce petit plus qui m'a beaucoup plu dans ce roman, puisqu'elle dévoile de nombreux classiques de la littérature de jeunesse russe dans les pensées de sa petite héroïne. L'occasion de découvrir ou redécouvrir de nombreux extraits, qui donnent envie de se (re)plonger dans les contes et comptines russes...

    Le texte est très beau, il nous montre toute la douleur et tout l'espoir, nous amenant à vivre des heures angoissantes en compagnie d'Anushka. Et ce récit reste réaliste, s'appuyant sur les faits. Un récit d'enfant pour un roman adulte, dont les mots sonnent justes, presque trop.

    Un beau texte de cette rentrée littéraire !


  • Conseillé par
    15 septembre 2014

    Rêver, la seule issue

    Le 3 septembre 2004, la prise d’otages de l’école de Beslan en Ossétie du Nord (fédération de Russie) fait 344 victimes, dont 186 enfants. Pendant trois jours, hommes, femmes et enfants sont parqués dans un gymnase, retenus de force par des terroristes séparatistes tchétchènes, sans eau ni nourriture. C’est précisément sur cet événement que Sophie Van der Linden, spécialiste de la littérature pour la jeunesse, a choisi de se pencher. C’est à travers les yeux de la petite Anushka, à travers ses souvenirs, ses rêves, ses chants et ses poèmes, qu’elle parvient à exprimer l’inexprimable.

    Paradoxalement, ce 1er septembre est source de joie pour la fillette : c’est la fête de la rentrée. Elle a hâte de retrouver les bancs de bois et surtout sa meilleure amie, Miléna. Sur le chemin qui les mène à l’école, les fillettes courent, sautillent, s’envolent, presque. Loin derrière elles, le grand-père marche péniblement. Mais à peine entrée dans la cour, Anushka est séparée de lui, et conduite dans un gymnase avec les autres. Cette entrée en matière signe le début du cauchemar. Pendant trois jours,

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