L'Interlocutrice

Geneviève Peigne

Le nouvel Attila

  • Conseillé par (Libraire)
    18 avril 2016

    L'Interlocutrice

    Odette a 78 ans, elle est atteinte de la maladie d’Alzheimer, elle « dévisse ». Son mal-être, elle le confie à ses livres, ces polars qu'elle relit : elle écrit dans les marges ses réflexions aux situations romanesques, ramenant tout à la sienne, la maladie (Je souffre de graves insomnies. Moi aussi). Elle répond aux personnages, se mêlent aux conversations, se met sur un pied d'égalité avec Konsalik, Du Maurier, Exbrayat surtout, d'autres encore, ces gloires du polar populaire des années 70. C'est dans les marges de ces romans, dans les interlignes aussi, que se cachent les dernières traces de la voix d'Odette, les derniers témoignages de sa souffrance (« j'ai si mal à la nuit »), transfigurée par la lecture et surtout l'écriture. C'est cette voix, celle de sa mère, que Geneviève ressuscite dans ce court texte où les voix se mêlent : Odette, Geneviève, Alzheimer, Exbrayat, Simenon et consorts...
    Un texte à plusieurs voix et à plusieurs niveaux de lecture : un court livre important, qui fourmille de lectures possibles et donc de sens.


  • Conseillé par (Libraire)
    18 avril 2016

    L'iInterlocutrice

    Immortelle randonnée est le récit d'un pèlerinage vers Compostelle.
    Le récit de Compostelle est une catégorie à part du récit de marche : le mot « pèlerinage » induit une dimension spirituelle, voire religieuse à ce voyage. Ce ne sont plus seulement les paysages, le dépassement de soi ou l'introspection qui sont au cœur du récit.
    Quand Jean-Christophe Rufin écrit Immortelle randonnée en 1993, le récit de marche est à la mode, et le récit de Compostelle galvaudé. Rufin est donc confronté à une double interrogation : comment « faire » Compostelle de façon personnelle quand le Chemin est une autoroute à touristes ? comment renouveler un genre aussi couru que le Chemin lui-même ?
    Pour répondre à la première question, l'auteur décide de prendre le Chemin le plus compliqué, le moins fréquenté, celui du Nord, pour fuir ses congénères. Pour répondre à la seconde, il tente de faire la peau aux poncifs du récit de Compostelle. Avec humour et malice, il tord le cou au mythe de spiritualité en révélant par exemple que le Chemin est le plus grand lieu de drague des Européens de plus de quarante ans ! C'est la trivialité même des détails qui rend le récit véridique et surtout personnel. Exit la spiritualité !
    Pourtant, la grande force du texte de Rufin, c'est de nous prendre à contre-pied en réintroduisant du spirituel là où il l'avait ôté quelques lignes plus tôt. Cependant, c'est une spiritualité à la Jacques le Fataliste : une philosophie moqueuse mais plus profonde qu'il n'y paraît. La très grande fréquentation du Chemin semblait lui avoir fait perdre tout sens, et pourtant le sens réapparaît en chemin. C'est alors que l'on comprend vraiment le sens du sous-titre : Compostelle malgré moi.
    Ce texte, comme le Chemin de Compostelle, n'est pas ce qu'il semble être tout en l'étant tout de même : un tour de force.


  • Conseillé par
    27 novembre 2015

    L'auteur relate l'histoire de sa mère atteinte de la maladie d'Alzheimer. En effet, après le décès de celle-ci elle retrouve des annotations en marge des romans policiers et préférés de sa défunte mère.
    Annotations écrites pendant la maladie. Cela nous aide à mieux comprendre ou plutôt se rendre compte de l'état d'esprit de ces personnes malades.
    A lire absolument.