Caméra subjective
EAN13
9782246628392
Éditeur
Grasset
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Caméra subjective

Grasset

Indisponible
A l'origine, ce livre devait être un véritable « journal de campagne », dans
lequel Anne Sinclair tenait la chronique quotidienne de l'élection
présidentielle. Ce journal, qui démarrait en mai 2001, devait s'achever le 5
mai 2002 sur le nom du vainqueur. Dans ces « choses vues », dans ces coulisses
de la vie politique, Anne Sinclair croquait, avec allégresse, les uns et les
autres, et toute la classe des élites républicaines y était portraiturée « en
situation ». Jospin et Chirac bien sûr, avec leurs tempéraments si disitincts
; mais aussi les seconds rôles, de François Hollande à Jean-Pierre Raffarin,
de Bayrou à Fabius ou à Pasqua, de l'égo surdimensionné de Nicolas Sarkozy à
la vanité inextinguible de Olivier Schrameck... Ce journal - ni chiraquien ni
jospiniste - proposait donc une exploration de la politique conçue comme une
affaire de professionnels et entièrement inscrite dans « le cercle de la
raison ». Evidemment, il y manquait un personnage, Jean-Marie Le Pen, que
l'auteur s'est toujours interdit de traiter en homme politique comme les
autres. C'est dire qu'au soir du 21 avril, Anne Sinclair a compris qu'elle
avait privilégié une France qui n'était pas celle qui venait de s'exprimer
dans les urnes... A partir de là, son journal prend une autre tournure.
Certes, Anne Sinclair continue de suivre au jour le jour les acteurs
officiels, mais avec un esprit autocritique sur elle même, sur son regard, sur
sa conception de la politique comme pratique raisonnable et rationnelle. Avec
elle, nous pénétrons dans l'intimité d'un Parti Socialiste totalement
déboussolé. Placée aux premières loges, elle décrit le traumatisme de sa
famille politique, l'amère victoire des adversaires d'hier, le triomphe
(provisoire ?) d'un tribun populiste. Ce livre est ainsi un document
irremplaçable, non seulement par les informations qu'il procure mais aussi par
le trouble de celle qui mène l'enquête et qui, à mi-chemin de son
investigation, s'avise qu'elle a peut-être été sourde à la réalité de la
France d'aujourd'hui.
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