Cahier de L'Herne N° 97 : Colette
EAN13
9782851975959
Éditeur
L'Herne
Date de publication
Langue
français
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Cahier de L'Herne N° 97 : Colette

L'Herne

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Cocteau le disait déjà : « N’allez pas croire qu’elle ressemblait à la dame
tartine et à la sainte nitouche qu’on voulut en faire. Jamais nous ne laverons
assez Madame Colette de cette fausse bonhomie dont la légende l’affuble. » Le
poète a été entendu : depuis maintenant une bonne trentaine d’années,
chercheurs, collectionneurs, lecteurs et spécialistes ont fait apparaître un
nouveau visage de la femme et de l’écrivain. Plus riche, plus profond, plus
complexe. Plus violemment humain – ou inhumain – inscrit dans la modernité.

C’est cette modernité que veut explorer ce numéro des Cahiers de L’Herne. Non
seulement en revisitant quelques uns des grands thèmes de l’œuvre, mais aussi
en s’interrogeant sur la radicalité dont Colette fait preuve dans ses choix. À
propos des bêtes, par exemple, ou de la nature, bien loin de l’image propagée
dans le public d’une « mère-chat » ou d’une simple amie des animaux, c’est à
une réflexion passionnée sur la créature qu’elle se livre. De la même manière,
on a longtemps résumé la position de Colette à l’égard du féminisme naissant à
quelques provocations fanfaronnes. Sur le vote des femmes, notamment : « les
Suffragettes ? Elles méritent le fouet et le harem », déclare-t-elle en
substance, en 1910. De nombreux travaux et textes prouvent au contraire que
Colette professe un féminisme non pas théorique et militant, mais un féminisme
au quotidien, on serait tenté de dire : un féminisme constitutif. Le
développement des « gender studies » (études de genre), venues des États-Unis,
a contribué à faire relire Colette dans cette optique. Car il s’agit, là
aussi, d’une interrogation essentielle qui irrigue toute son œuvre et bien
souvent sa vie. Colette est la première femme écrivain à considérer l’homme,
dans ses romans, comme les hommes eux-mêmes, dans les leurs, considèrent les
femmes, c’est-à-dire comme des objets. Ce qui lui permet de questionner les
classiques représentations féminin/masculin en les détournant, voire en les
inversant. Une iconographie abondante et inédite vient enrichir l’ensemble.
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