- EAN13
- 9782911939907
- Éditeur
- Indigène éditions
- Date de publication
- 31/03/2011
- Collection
- Ceux qui marchent contre le vent
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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L'art de vivre au maximum avec le minimum
J. R. Geyer
Indigène éditions
Ceux qui marchent contre le vent
« Ça fait des années, plus exactement des dizaines d’années, presque une vie,
que je pratique l’art de vivre au maximum avec le minimum, et ces derniers
temps j’ai intensifié la chose. Ce qui signifie que, quand j’ai entre mon
pouce et mon index une pièce d’un euro, avec cette pièce en nickel ourlée de
cuivre, frappée de l’emblème du pays, j’en double la valeur ou je la multiplie
par trois ou par cinq, voire par dix ; selon les circonstances. Je n’achète
jamais au prix que coûte l’objet, jamais.Mon raisonnement est simple et bien
calculé précisément parce qu’il est simple et qu’il échappe à toute logique.
Ce que je dis n’est pas une théorie, c’est ce que je pratique chaque jour.
L’économie calculée, le pouvoir doublé ou comme je viens de le dire parfois
décuplé ou multiplié par un chiffre si élevé par rapport à mon avoir, qu’il
frôle l’abstraction ou le blasphème.Je pratique la multiplication de l’euro
comme un faussaire tout en restant dans la plus stricte légalité. Je dis un
faussaire parce que je frôle parfois l’extorsion de fond. C’est-à-dire
qu’entre ce que j’acète et ce que je donne, il y a une telle disproportion que
j’ai plutôt l’impression de voler plutôt que de payer ce sur quoi je vais
m’expliquer, étant donné l’étrangeté de ce principe.[…] J’achète au prix
maximum mais je suis attentif à la qualité de ce que je consomme (je n’aime
guère ce terme qui a donné consommateur et société de consommation), j’achète
le meilleur dans ces zones qui tentent de sélectionner les produits, de les
hiérarchiser comme si leur coût garantissait leur goût. J’évite le produit aux
relents d’industrialisation. Je déteste la bête d’élevage molle et pâle.
J’abhorre et raye de ma carte tout produit qui n’est pas issu, pour les
produits laitiers de lait cru, ou d’élevage d’origine pour les ovins et les
bovins. On pourrait croire que j’achète n’importe quoi parce que je suis
impécunieux, c’est tout le contraire. Je suis un impécunieux délicat. » J.R.
Geyer
que je pratique l’art de vivre au maximum avec le minimum, et ces derniers
temps j’ai intensifié la chose. Ce qui signifie que, quand j’ai entre mon
pouce et mon index une pièce d’un euro, avec cette pièce en nickel ourlée de
cuivre, frappée de l’emblème du pays, j’en double la valeur ou je la multiplie
par trois ou par cinq, voire par dix ; selon les circonstances. Je n’achète
jamais au prix que coûte l’objet, jamais.Mon raisonnement est simple et bien
calculé précisément parce qu’il est simple et qu’il échappe à toute logique.
Ce que je dis n’est pas une théorie, c’est ce que je pratique chaque jour.
L’économie calculée, le pouvoir doublé ou comme je viens de le dire parfois
décuplé ou multiplié par un chiffre si élevé par rapport à mon avoir, qu’il
frôle l’abstraction ou le blasphème.Je pratique la multiplication de l’euro
comme un faussaire tout en restant dans la plus stricte légalité. Je dis un
faussaire parce que je frôle parfois l’extorsion de fond. C’est-à-dire
qu’entre ce que j’acète et ce que je donne, il y a une telle disproportion que
j’ai plutôt l’impression de voler plutôt que de payer ce sur quoi je vais
m’expliquer, étant donné l’étrangeté de ce principe.[…] J’achète au prix
maximum mais je suis attentif à la qualité de ce que je consomme (je n’aime
guère ce terme qui a donné consommateur et société de consommation), j’achète
le meilleur dans ces zones qui tentent de sélectionner les produits, de les
hiérarchiser comme si leur coût garantissait leur goût. J’évite le produit aux
relents d’industrialisation. Je déteste la bête d’élevage molle et pâle.
J’abhorre et raye de ma carte tout produit qui n’est pas issu, pour les
produits laitiers de lait cru, ou d’élevage d’origine pour les ovins et les
bovins. On pourrait croire que j’achète n’importe quoi parce que je suis
impécunieux, c’est tout le contraire. Je suis un impécunieux délicat. » J.R.
Geyer
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