APPRIVOISER L'ECOLE, L'ECHEC SCOLAIRE EN QUESTION
EAN13
9782501056397
ISBN
978-2-501-05639-7
Éditeur
Marabout
Date de publication
Collection
Psychologie
Nombre de pages
214
Dimensions
2,2 x 1,6 cm
Poids
426 g
Langue
français
Code dewey
371.285
Fiches UNIMARC
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Apprivoiser L'Ecole, L'Echec Scolaire En Question

De

Marabout

Psychologie

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Introduction?>L'automne. C'est la rentrée. Pour certains enfants, c'est une nouvelle classe qui commence ; pour ceux qui redoublent, c'est un goût de déjà vécu, pour les élèves en difficulté un ennui incommensurable... En septembre, soudain l'air s'électrise, une petite pluie rythmée accompagne le chemin de l'école, l'esprit s'envole.
De son côté, l'enseignant gagne parfois l'école la peur au ventre. Comme ses élèves, il craint la dépression et le bruit, et il redoute de perdre la face devant le groupe ; il doit se montrer à la hauteur. Cette nuit, veille de rentrée, il a mal dormi. Quant aux parents qui rêvent du meilleur avenir pour leur progéniture, chacun appréhende l'école à sa manière – d'une manière singulière, intime, nourrie de souvenirs et souvent chargée d'une bonne dose d'inquiétude. Nous avons tous en mémoire une maîtresse revêche, froide et sadique, ou un professeur rassurant, qui sut nous faire aimer sa discipline, ou encore un enseignant au vocabulaire barbare, qui nous assénait des vérités incompréhensibles. L'enfance, ce n'est pas seulement être un enfant, c'est également porter quelque chose qu'un adulte a en lui.HISTOIRE D'UNE DÉFINITION?>L'analyse du système scolaire constitue un élément important de la tradition française. Depuis plus d'un siècle, l'école s'inscrit dans l'histoire nationale, où elle est au cœur des débats économiques, sociétaux, psychologiques et pédagogiques : l'école coûte trop cher, nous dit-on – elle est le premier poste du budget de l'État (28 %) ; pour certains, elle n'est pas assez démocratique – 10 % des fils d'ouvriers vont à l'université ; trop d'enfants sont angoissés, en difficulté, malades de l'école – les centres médico-psycho-pédagogiques (CMPP) sont surchargés ; et, plus grave encore, 15 à 20 % des élèves admis en 6e ne comprennent pas ce qu'ils lisent. D'où la nécessité de reposer la question scolaire afin de sortir de la tristesse qui envahit les préaux et les salles de classe.
Aussi douloureux et aussi manifeste qu'il soit pour celui qui le vit, l'échec scolaire constitue pourtant une notion difficile à cerner, très relative, en partie arbitraire et ayant beaucoup fluctué avec le temps. En France, sa définition est avant tout institutionnelle : « un élève réussit quand l'école le proclame suffisant et échoue quand elle le déclare insuffisant » (voir Le Traitement de la grande difficulté scolaire au collège et à la fin de la scolarité obligatoire, rapport d'André Hussenet en collaboration avec Philippe Santana, Haut Conseil de l'évaluation de l'école, 2004). L'échec est donc le produit des évaluations effectuées par l'école : l'élève en échec est celui qui obtient de mauvaises notes aux évaluations en fin de cycle, redouble, rate ses examens, abandonne l'école ou en sort à seize ans, à la fin de la scolarité obligatoire, sans diplôme ni qualification. Dans des pays qui ne pratiquent pas le redoublement, par exemple le Danemark ou l'Irlande, l'échec est davantage perçu comme un défaut d'épanouissement personnel et de progrès individuels d'un enfant.
Si l'échec scolaire est, bien entendu, contemporain de l'instauration de l'école obligatoire par Jules Ferry, à la fin du XIXe siècle, il faut attendre le milieu du XXe pour qu'il commence à intéresser l'institution et à être considéré comme un réel problème de société (voir Viviane Isambert-Jamati, « Quelques rappels de l'émergence de l'échec scolaire comme “problème social” dans les milieux pédagogiques français », dans Éric Plaisance [dir.], L'Échec scolaire. Nouveaux débats, nouvelles approches sociologiques, 1985). Dans les années 1950, si on commence à se demander pourquoi certains enfants réussissent moins bien que d'autres, on analyse avant tout la notion de réussite scolaire ; on note le fait paradoxal que certains élèves, d'un bon niveau scolaire et d'un niveau intellectuel satisfaisant, mesuré par des tests psychologiques, sont pourtant en échec (voir Le Niveau intellectuel des enfants d'âge scolaire : une enquête nationale dans l'enseignement primaire, Institut national des études démographiques, 1950).
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