Elizabeth P.

Sonia RISTIC

Intervalles

Conseillé par
11 juin 2018

C’est une très belle histoire d’amitié avec en toile de fond tous les évènements sociaux des années 80 à 2000.
Summer, fille d’une ex-hippie
Jean-Charles, fils de portugais
Douma, fils d’une ex-bourgeoise et d’un sénégalais thésard à la Sorbonne
Ces trois là sont inséparables depuis l’enfance. Un seul être à trois têtes.
Ils grandissent dans le même immeuble, à la Goutte d’or, puis les déménagements les séparent, mais toujours ils se retrouvent, tout au long de leur vie, et toujours ils ne font qu’un, toujours en totale fusion.
C’est un livre qui se lit lentement
On jongle un peu avec les époques mais sans se perdre vraiment.
Cette amitié indestructible fait chaud au cœur.
L’entrée dans la vie adulte n’est facile pour aucun d’entre eux, mais leur lien est tellement fort que rien ne peut les abattre.
L’écriture est irréprochable. Les personnalités des personnages sont très fortes et extrêmement bien dépeintes.
Malgré le temps mis à lire ce livre, aucune sensation d’ennui, jamais.

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4 juin 2018

Allo allo

« Jamais je n’ai autant ri. Toujours drôle, touchante, émouvante. De la dynamite de bonne humeur. »
Voilà ce que dit Bernard Pivot de ce livre.
Alors, soit on n’a pas le même sens de l’humour, soit je ne suis pas très réceptive en ce moment, mais ça m’a superbement agacé. C’est de l’humour plutôt noir et grinçant qui m’a à peine fait sourire.
C’est la suite, sans interruption, de tous les messages qu’une mère a laissé sur le répondeur de sa fille. Un très long monologue.
Elle passe des flatteries aux reproches, des plaintes à l’euphorie, des geignements à l’exaltation, exerce un véritable chantage affectif. Un véritable envahissement à distance
Elle m’a semblée particulièrement égoïste, extravagante, parfois amusante, mais rarement sympathique.
Il faut quand même reconnaître que c’est à peine caricaturé. Des mères comme ça, ça existe !
Comme sa fille, je n’aurais pas eu souvent envie de décrocher, mais j’ai quand même eu malgré tout envie d’écouter ces messages jusqu’au bout.

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4 juin 2018

Vagabondages dans le Jura suisse

Au soir de sa vie, l’auteur décide de retourner en pèlerinage sur les terres de son enfance, le Jura suisse.
De trains en autobus, de chambre d’hôtel en chambre d’hôte, carte à la main, elle sillonne les endroits où elle vécut, où elle passa de bons moments. Un heureux vagabondage.
Dans la seconde partie, elle s’attarde sur les relations tendres qu’elle eut avec sa mère. « Un voile de coton ».
L’écriture est fluide et agréable, mais je ne me suis que moyennement attachée à cette lecture. Pas d’émotion particulière. Je me suis juste sentie une spectatrice, extérieure et peu investie.
Mais je ne doute pas que d’autres lecteurs seront plus sensibles que moi.

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4 juin 2018

« Mon repli, c’est la congélation. C’est le varan. C’est m’enfoncer dans la vase et attendre que ça passe, en montrant à quel point je ne veux pas être là. »
Voilà, c’est ça le syndrome du varan.
Et il faut au moins ça pour supporter tout ce que cette fille a enduré dans l’enfance.
Une mère folle. Un père égocentrique. Tous les deux dépravés sexuels et faisant subir à leur fille ce qu’en enfant ne devrait jamais devoir endurer.
J’espère juste que ça n’a rien d’autobiographique. Et si c’est une pure fiction, elle a pour but de dénoncer l’innommable.
La narratrice a maintenant 37 ans et se débat comme elle peut avec ces souvenirs , avec le marasme de son enfance.
C‘est dur. C’est cru. C’est difficile à lire et à entendre, tout comme il est difficile de savoir que partout, dans tous les milieux, des enfants sont victimes de détraqués.
C’est un roman très fort, à l’écriture tranchante, imagée, glaçante.
Malgré la noirceur, j’ai envie de lire d’autres livres de Justine Niogret, que je ne connaissais pas.

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1 juin 2018

Un roman divisé en trois parties avec des narrateurs différents.
Le lien entre eux est un manuscrit en un seul exemplaire, « Les amants polyglottes ».
La première partie est assez déconcertante. Ellinor n’est pas spécialement sympathique, plutôt primaire tant au physique qu’à l’intellect.
Heureusement que les deux autres changent de ton et donnent de l’attrait à l’histoire.
Le style et le vocabulaire changent totalement et les évènements suscitent l’intérêt.
Mais quand même, quelle étrange vision des rapports hommes/femmes.
Bien que déroutant, ce livre est finalement digne d’intérêt et pose des questions sur l’écriture et les livres, sur la nature humaine.
Je ne sais pas si j’ai vraiment aimé, mais en tout cas, il ne m’a pas laissée indifférente.