Pour en savoir un tout petit plus sur ce qu'est la librairie. Un commerce culturel, avec toute la complexité qu'implique ce drôle d'attelage. Des lieux dont l'histoire est ancienne et que Jean-Yves Mollier raconte avec passion et un enthousiasme contagieux.

Bart Van Loo nous entraine avec beaucoup de fougue dans les pas des ducs de Bourgogne. Avec un réel talent de conteur, il rend passionnante l'histoire d'une famille et d'un territoire. Il nous plonge dans un Moyen-âge aventureux, intrigant et cultivé, grâce à une plume captivante et une érudition joyeuse. Il n'y a rien de téméraire à le lire; il n'y a que du plaisir, conjugué à de l'apprentissage. Parfait!

Un homme est arraché à l'amour de sa vie pour aller faire la guerre. Un sujet maintes fois traité : rien de neuf sous le soleil de la littérature. Sauf lorsqu'il s'agit de raconter l'enrôlement d'un jeune Kabyle en 1939. Confronté aux horreurs de la guerre, renvoyé à son statut de citoyen de seconde zone même dans ce contexte, Adam, héros attachant, amoureux de littérature et de la belle Zina, tente de survivre dans Paris occupé, animé par les sentiments les plus universels : la fraternité, l'amour et la liberté.
Akli Tadjer s'attaque avec délicatesse et sans manichéisme à un sujet très rarement traité : les bataillons d'indigènes envoyés défendre une France occupée, luttant contre le joug allemand au nom d'un pays qui organise pourtant l'asservissement des populations dont on exige qu'elles versent leur sang.

Synonyme de naïveté ou d'illusion pour les uns, précurseur de totalitarisme pour les autres, l'utopie fait partie de ces mots dont le sens s'est peu à peu perdu. A une époque où les dystopies inondent les rayons des librairies et les écrans de télévision et de cinéma, Thomas Bouchet s'attache à nous rappeler le sens du mot Utopie, avec la précision et la finesse qui caractérisent son travail.
Il aurait pu proposer un exposé savant et austère. Mais, comme à son habitude, c'est en nous promenant dans la littérature et l'histoire que cet historien-écrivain nourrit notre réflexion, en fournissant arguments à opposer aux âmes chagrines et en suscitant l'envie de lire.

Depuis quelques années, Patrick Deville mène un projet un peu fou : faire le tour du monde, dans un sens, puis dans l'autre. A chaque continent, son roman. L'objectif et la manière : nous raconter l'histoire du monde depuis la deuxième révolution industrielle en prenant appui sur l'histoire de sa propre famille.
Roman sans fiction, Taba-Taba se situe au mitan de ce projet. Il évoque de façon émouvante le tour de France réalisé par l'écrivain en voiture, sur les traces de ses proches, à la recherche des lieux emblématiques de sa propre histoire, éclairée par les évènements majeurs du monde.
On y retrouve ce qui nous plait tant : les allers-retours entre passé et présent, la petite histoire dans la grande histoire, un savoir encyclopédique. Un road-trip franco-mondial servi par une écriture qui nous fait délicieusement perdre la notion du temps et de l'espace. Une invitation également à penser son histoire personnelle non pas dans un mouvement de repli sur soi mais comme une occasion de s'ouvrir au monde.