GHACHAR GHOCHAR inde

Vivek Shanbhag

Buchet-Chastel

  • Conseillé par
    31 mai 2018

    C'est à la Coffee House que le narrateur passe le plus clair de son temps. Là, loin de sa famille, il peut se vider la tête ou réfléchir, et profiter des maximes que lui prodigue Vincent, le sage et inspiré serveur des lieux. Pourtant, il fut un temps où il aimait être en famille. Un temps révolu où lui et les siens étaient soudés, solidaires et aimants. A l'époque, la famille vivait dans une petite maison d'un quartier défavorisé de Bangalore. Tous dépendaient du maigre salaire du père. Chaque sou était compté, chaque dépense mûrement réfléchie et le commercial était fier de nourrir sa femme, sa fille, son fils et son frère cadet. Et puis un jour, tout a changé. Le père a été mis à la retraite, le frère cadet a lancé un commerce d'épices et la famille s'est très vite enrichie. Désormais riche, marié et désoeuvré, le narrateur ne trouve plus sa place dans une maison où les relations se sont tendues.

    On dit que l'argent ne fait pas le bonheur et cette famille indienne modeste qui goûte aux joies de l'argent facile ne fait pas exception à la règle. S'ils sont restés unis, les rapports entre eux ont tout de même changé. Le père a perdu de son prestige et du respect dû par les siens au profit de son jeune frère dont tous les désirs sont exaucés avant même qu'il ne les formule. C'est lui qui apporte l'argent tandis que les autres le dépense avec plus ou moins de prodigalité. Les caractères changent aussi. Le père se renferme sur lui-même, acceptant difficilement cette nouvelle richesse. La jeune sœur devient difficile, égoïste et capricieuse. La mère continue de cuisiner, nettoyer, régenter, tout en s'inquiétant de l'arrivée d'une éventuelle épouse de son beau-frère. Quant au narrateur, il vit au gré du vent. Petit, il avait l'ambition de devenir riche et de veiller sur sa famille. Dorénavant, il fait de la figuration dans l'entreprise de son oncle, passant ses journées au café ou à faire la sieste dans son bureau. S'ils ne sont pas heureux, au moins ont-ils trouver un équilibre. C'est Anita, la femme du narrateur qui vient bousculer tout ce petit monde. Elle ne comprend pas les codes qui régissent sa belle-famille et a conservé certaines valeurs qu'eux ont perdu.
    Tout cela est intéressant et donne un bon aperçu de la vie en Inde. Le récit est plaisant mais reste superficiel, tout juste peut-on y voir une réflexion sur les dégâts de l'argent trop vite gagné. Une lecture facile, sans plus.