China girl

Kevin Kwan

Albin Michel

  • Conseillé par
    13 décembre 2018

    Le grand jour approche pour Rachel Wu et Nicholas Young. Après moult péripéties, ils vont enfin se dire oui lors d'une cérémonie intime, à Cupertino en Californie. Loin de Singapour et de sa mère qui a tant comploté contre Rachel, Nick pense que le mariage sera un moment paisible. Mais c'est sans compter avec la détermination d'Eleanor Young qui débarque en hélicoptère sur les lieux de la réception. Hésitant entre stupeur et fureur, Nick est finalement reconnaissant envers sa mère qui vient avec une excellent nouvelle : elle a retrouvé le père de Rachel ! Invité par ce dernier, les tourtereaux s'envolent pour Shanghai afin de faire connaissance avec la famille de Rachel. Mais sur place, les choses ne se passent pas comme prévu, le père est fuyant, inaccessible, toujours en voyage. Nick et Rachel passent donc leur temps en compagnie de Carlton et Colette, deux jeunes héritiers riches à millions. Pendant ce temps, à Hong Kong ou Singapour, la vie trépidante des nantis continue son cours plus ou moins paisible. Kitty Pong tente de s'intégrer dans la bonne société malgré son passé de vedette d'une série télévisée. Astrid et Michael s'éloignent l'un de l'autre. Toujours en quête de reconnaissance, Michael a cru que sa richesse nouvelle s'assortirait d'un nouveau statut au sein de sa belle-famille, mais il n'en est rien et il se venge sur sa femme qui va chercher à Paris ou ailleurs le bonheur qu'elle ne trouve plus dans son foyer. Ainsi va la vie des très riches asiatiques...

    Avec "China girl", Kevin Kwan poursuit sa trilogie des ''Crazy rich asians'' découverts dans "Crazy rich" à Singapour. Il n'est pas question ici du commun des mortels. Pour fréquenter ce cercle d'ultra privilégiés, il faut être né dans le sérail, avoir fréquenté la meilleure école maternelle et l'université la plus prestigieuse et si on peut faire remonter son arbre généalogique jusqu'à Confucius, c'est un plus. On dépense beaucoup mais il faut savoir se faire discret, ne pas afficher sa fortune, ne pas faire la une des journaux et, bien sûr, on ne crache pas sur les petites économies et on peut sans honte rafler les mini shampooings des hôtels de luxe.
    Par contre, en Chine continentale, les nouveaux riches s'affichent en grand. Si les parents, qui ont fait fortune dans les affaires ou la politique, restent prudents en souvenirs des temps plus durs, ils ne résistent pas aux desiderata de leurs enfants. La génération dorée s'en donne à cœur joie et n'a pas peur d'afficher son argent. Bolides hors de prix, appartements avec ascenseur à voiture, hôtels cinq étoiles privatisés pour une réception ''toute simple'' (avec Gordon Ramsay aux fourneaux !), jets privés aux allures de caravelles... Rien n'arrête les ''fu er dai'', la deuxième génération de riches. Mais l'establishment singapourien ou hong kongais continue de snober ces ''paysans'' parvenus. Car faire partie de la bonne société se mérite et si l'on n'a pas le pedigree qui ouvre toutes les portes, il faut donner de sa personne pour les entrebâiller. Grassement payés, des conseillers sont là pour créer une nouvelle personnalité à ceux qui souffrent d'être rejetés malgré leurs millions en banque.
    Tout aussi jouissive que le premier tome, cette suite reste dans le ton. Kevin Kwan continue de disséquer le milieu dont il est issu avec clairvoyance, humour et une bonne dose de cynisme. On aime découvrir les extravagances de la jet set asiatique, on rit de leurs abus et bien sûr, on peut vérifier l'adage qui dit que l'argent ne fait pas le bonheur. Et heureusement !