Lydie B.

Liana Levi

Conseillé par (Libraire)
3 mai 2016

Précieuse mais battante

« Vi » en vietnamien signifie précieux, microscopique. Pourtant la jeune fille qui porte ce prénom est volontaire et forte. Vi est la petite dernière et surtout la seule fille de la riche famille Lê Vàn An. Après la chute de Saigon, son père en prince déchu, refuse de quitter son pays. Il abandonne sa famille aux vagues de l’océan. Vi, sa mère et ses frères arrivent en Malaisie dans les barques des "Boat People". Le rôle d’interprète occupé par sa mère, leur permet d’immigrer au Québec, qui leur semble être le paradis. Vi ne restera pas la petite fille sage et obéissante, elle fera face aux difficultés de la vie et deviendra une combattante. Vi qui enfant a été la gardienne du temps de sa famille va devoir se réinventer une histoire car elle a été amputée de son passé.
Kim Thuy nous fait passer d’un monde à l’autre sur les chemins qui un jour, ramèneront Vi dans son Vietnam natal.

Conseillé par (Libraire)
3 mai 2016

Paradis trompeur

Dans le cadre paradisiaque de leur kasbah marocaine, Richard et Dally organisent des week-ends festifs où sont conviés des amis occidentaux désinvoltes. David et Jo ont loué une voiture pour rejoindre leurs hôtes aux portes du désert. Tard dans la nuit, ils arrivent paniqués à destination, après avoir heurté un jeune vendeur de fossiles qu’ils ont transporté mort dans leur véhicule. Le propriétaire des lieux prend tout en charge pour surtout ne pas gâcher la fête. La police n’inquiétera pas ces étrangers fortunés, véritables seigneurs qui peuvent agir selon leur bon vouloir. Cette situation apparaît comme une imposture aux yeux des employés marocains exaspérés par cette débauche. Le père de la victime, un vieux berbère exige réparation. Pour expier sa faute, David devra suivre les hommes en bleu jusqu’au village où aura lieu l’enterrement. La mort dans l’âme, il est emmené par ses "ravisseurs". David reviendra-t-il indemne de cette traversée du désert ?
Une incompréhension entre les peuples qui puise ses racines dans la profondeur des temps.
Un regard acéré sur la nature humaine !
PAGE PRINTEMPS 2016

Conseillé par (Libraire)
3 mai 2016

Un bijoux d'humanité

Ambroise est thanatopracteur, il exerce un métier discret dans l’ombre, dont personne ne parle et pour cause, il accompagne les morts. Il vit avec Beth sa grand-mère qui représente pour lui toute la tendresse du monde. Alors qu’Ambroise, invisible comme un fantôme, s’occupe des corps, Manelle s’occupe des vivants. Aide à domicile, elle ne cesse d’être à l’écoute des personnes âgées comme Samuel, vieil homme malade pourtant toujours de bonne humeur, qui arrive chaque jour comme une récréation dans son temps de travail.
Quand Samuel, Beth et Manelle se rassemblent autour de Samuel, ils transforment le road movie qui devait être un aller simple, en un voyage avec retour rempli de vie, d’amour et de bonheur.
Comme dans "le liseur du 6h27" Jean-Paul Diderlaurent a choisi des personnages humbles, modestes pour les métamorphoser en héros humanisés à l’extrême.
Tout en finesse, poésie, et surtout avec humour, "le reste de leur vie" nous conte une merveilleuse ode à la vie.

Conseillé par (Libraire)
3 mai 2016

Une Merveille

Dans « la terre qui penche » nous sommes plongés comme dans une chanson de geste qui raconte la vie du Moyen Age. Ces chansons issues de la tradition orale qui justement s’immiscent dans le roman pour lui donner une musicalité, un rythme.
« La terre qui penche » est une contrée abrupte, celle du « Domaine des murmures » celui où se situe le précédent roman de Carole Martinez qui a reçu le prestigieux prix Goncourt des Lycéens.
Nous retrouvons ces lieux au XIVe avec Blanche une jeune fille de douze ans. Son père l’emmène au château de Hautepierre pour la fiancer au jeune héritier du domaine plutôt simple d’esprit. Blanche a peur, elle ne sait pas ce qui l’attend là-bas. Sa mère est morte à sa naissance et de son père, elle ne voit qu’un homme distant et violent qui lui a toujours interdit d’apprendre à lire et à écrire, car "une femme qui sait lire est habitée par le Diable". Au Domaine des Murmures, Blanche va découvrir, une toute autre vie.
Les chapitres racontés par Blanche s’alternent avec ceux où la narratrice est "la vieille âme" celle qu’elle est devenue bien plus tard.
Qui n’a pas rêvé de retrouver son âme d’enfant ?
La période et les lieux sont cruels, les maladies comme la peste, font des ravages, la violence des hommes, les brutalités envers les femmes, rendent les conditions de vie difficiles. La Loue, cette belle rivière qui coule en bas du château viendra souvent apaisée l’humeur chagrine de Blanche pourtant la rivière est fréquentée par la Dame Verte, fée ou sorcière. Que lui réservera la rencontre avec cette enchanteresse ?
Carole Martinez nous décrit ici comme dans ses deux romans précédents, des jeunes femmes rebelles qui veulent s’instruire et ne pas vivre sous l’emprise d’un homme. Elle nous offre de beaux portraits de femmes de caractère.
« La terre qui penche » est un roman magique, un plaisir de lecture formidable. L’écriture de Carole Martinez est très forte. Son style est poétique, lumineux, merveilleux dans le vrai sens du terme.

Conseillé par (Libraire)
26 février 2016

En pleurs pour pardonner


Cassiopée et Damien s’aiment, pourtant leur couple s’enfonce dans la routine. Lucie et Benjamin, leurs enfants se perdent dans cet enlisement quotidien.
Une famille normale, ordinaire comme tant d’autres, où chacun habite à côté de l’autre sans essayer de communiquer. Lorsque Sophie meurt, Cassiopée semble n’éprouver aucun chagrin pour sa mère tellement elle lui paraissait insolente et différente d’elle. Pourtant, elle va chercher à comprendre cette étrange relation qui les unissait, une sorte d’affection lointaine mêlée d’un sentiment de culpabilité. Il faudra que son foyer soit au bord du chaos pour que Cassiopée laisse enfin écouler sa peine. Des larmes qui permettront peut-être de laver les vestiges du passé et de retrouver le chemin qui mène à sa famille.
Dans ce premier roman bien construit, Garance Meillon nous rappelle que les secrets de famille, aussi petits soient-ils, peuvent provoquer l’effondrement.
Il faut parfois découvrir, comprendre, pardonner pour oublier et alors être libre… (cf PAGE Hiver 2016)