Conseils de lecture

9,70
Conseillé par (Libraire)
9 septembre 2024

Pur plaisir de lecture : retrouver Harry Bosch...(Il a un coup de mou mais il va se reprendre, on vous le dit)

Notre vieux camarade de tant de nuits écourtées, notre cher Harry, 70 décennies au compteur, a le blues. Tout comme son copain Hole, l'autre Harry, il file un très mauvais coton ; nos héros sont fatigués, ils n'en peuvent plus des drames qui leur sont tombés dessus durant toutes ces dernières années et des fantômes dont ils ne peuvent se débarrasser.
Bosch est à la retraite et a perdu ce qui pouvait encore donner du sens à sa vie, son boulot d'enquêteur. L'unité des Affaires non résolues a été démantelée : circulez, y' a plus de dossiers à éplucher ni d'assassins à débusquer... Quoique...
L'inspectrice Renée Ballard a pris la suite de Harry et on lui a confié la réouverture de l'unité tant regrettée. Elle débarque un beau matin chez son ancien collègue. Son but : qu'Harry accepte de faire partie de sa nouvelle équipe en tant que volontaire. Elle sait que son expérience et son flair seraient des atouts majeurs pour faire perdurer l'unité en résolvant un premier homicide jamais élucidé : celui de la sœur d'un conseiller municipal qui veut que l'assassin soit enfin arrêté et qui fait confiance en Renée pour mener à bien ce dossier douloureux.
Une nouvelle page s'ouvre pour Harry et Renée, toujours aussi bien rythmée par un maître du genre, un polar à la hauteur de notre attente...


Carlo Lucarelli

Anne-Marie Métailié

10,00
Conseillé par (Libraire)
9 septembre 2024

UN EXCELLENT POLAR HISTORIQUE PAR UN MAÎTRE ITALIEN DU GENRE

L'année 1943 voit tous les espoirs renaître chez les Italiens antifascistes après l'arrestation de Mussolini décidée par le roi
Victor Emmanuel III, espoirs aussitôt douchés suite à sa libération par les Allemands et réinstallé au pouvoir par Hitler deux mois plus tard.
De Luca est un jeune commissaire que son travail d'enquêteur à la brigade criminelle de Bologne passionne et qui est déjà reconnu par ses pairs suite à plusieurs affaires rondement éclaircies.
Il va être confronté à un nouveau meurtre en cet été 43 à l'atmosphère plus que lourde car la ville est régulièrement bombardée.
Lors de la saisie d'une ferme devenue le dépôt d'un trafiquant de marché noir, De Luca et sa brigade vont découvrir un cadavre dont la tête a été sciée et dont l'identification semble impossible. Le cas s'avère des plus complexes. Un second cadavre ne va pas lui faciliter la tâche.
Malgré sa volonté quasi obsessionnelle d'avancer dans cette sombre affaire, De Luca arrive à voir de temps à autre sa fiancée, Lorenza, qui travaille dans une pharmacie confisquée à son propriétaire juif.
La corruption, l'enrichissement au détriment d'autrui et le crime crapuleux sont au centre de cette intrigue. Lucarelli réussit avec brio à dépeindre l'ambiance tendue de la ville, la difficulté de vivre au quotidien quand tout est rationné et l'occupation allemande à Bologne.
Le caractère de chacun des personnages est rendu avec soin. De Luca lui-même est un personnage complexe qui ne semble pas être affecté outre mesure par les évènements politiques.
L'enquête va lui donner du fil à retordre et il va y laisser de nombreuses plumes...
Beaucoup de plaisir à la lecture de ce roman policier qui file comme le vent et nous dévoile un pan sombre de l'histoire italienne dans une Bologne occupée.


Le Livre de poche

7,40
Conseillé par (Libraire)
9 septembre 2024

Subtil, sec, gros coup de coeur à sa parution.

A chaque nouvelle parution de l'auteure, nous savons que nous allons retrouver son écriture serrée et dense à laquelle elle nous a habitué.e.s livre après livre. C'est ce que nous aimons tant chez elle, cette netteté dans le style et cette façon de pénétrer la matière de l'humain, ses faiblesses, ses forces, sa solitude, ses "sources" : qu'est-ce qui constitue un personnage, un groupe, une famille, d'où viennent-ils, que charrient-ils et peuvent-ils laisser la mémoire de leur corps et de leur âme pour recommencer et renaître ailleurs ?
Ici il est question d'une famille d'agriculteurs trentenaires, mariés jeunes, en 1959, avec 3 enfants désormais.
Le couple a acheté une ferme et des terres ; le mari connaît son affaire, il a ça dans le sang, comme son père et avant lui encore, la ferme est prospère mais il est aussi violent : coups et mots qui blessent sont le quotidien de sa femme.
Comment échapper à cette vie quand les femmes qui divorcent à cette époque sont mises à l'écart, telles des êtres indignes, quand l'argent et l'orgueil d'être propriétaire d'une si belle ferme comptent tant, quand la solitude et l'isolement renforcent l'idée qu'on est invisible aux yeux des autres...
En trois chapitres portés par trois dates, on assiste à ce qui se joue là, on retient son souffle, on espère.
Un roman subtil et fort.


Éditions de L'Olivier

21,50
Conseillé par (Libraire)
2 septembre 2024

Second roman et toujours autant de plaisir de lecture !

Après "Blizzard", 1er roman époustouflant de maîtrise et à la construction narrative épatante, dans ce nouvel opus Marie Vingtras manie à nouveau avec brio les codes du roman noir à l'américaine :
- un meurtre raconté en 4 saisons par 4 narrateurs.
- une bourgade américaine jusque-là sans histoire mais qui recèle jalousies, intolérance et préjugés.
Et, surtout, ne pas en dire trop pour vous laisser le plaisir de le découvrir...


Isabelle Pandazopoulos

Actes Sud

22,50
Conseillé par (Libraire)
28 août 2024

Un roman remarquable sur une femme exceptionnelle mais restée dans l'ombre de son père.

Si Freud est connu de tout un chacun, sa fille Anna, la benjamine, l’est beaucoup moins.
Figure plus discrète mais tout aussi active dans le domaine de la psychanalyse - des 6 enfants elle fut la seule à se diriger vers cette discipline - elle a également veillé sur son père jusqu’à sa mort. Ce roman est donc le bienvenu pour approcher cette femme exceptionnelle à tous points de vue.
L’auteure nous plonge dans la vie de cette famille illustre, dans la société intellectuelle viennoise à partir des années 20 puis nous fait suivre la maturation d’Anna en tant que femme et que psychanalyste.
Elle relate d’une plume extrêmement agréable à lire ses relations avec son père, sa mère, sa psychanalyse, leurs années de bonheur à Vienne, la peur de plus en plus oppressante puis la fuite à Londres et son amour pour Dorothy Burlingham avec laquelle elle a partagé une grande partie de sa vie.
Isabelle Pandazopoulos ne fait pas un portrait hagiographique de celle qui s’intéressa à l’application de la psychanalyse auprès de jeunes enfants. Elle nous fait découvrir au fil de la narration une femme complexe, extrêmement sensible, affectée par le manque d’amour de sa mère à son égard, longtemps complexée, idolâtrant son père.
La structure du roman intercale de courts extraits de correspondance qui donnent encore plus de chair au personnage révélant l’amour inconditionnel qu’elle portait à son père et l’intérêt constant d’Anna pour la psychanalyse et la façon dont elle pourrait être appliquée pour soulager la souffrance de jeunes enfants.
La plume d’Isabelle Pandazopoulos recrée tout au long du roman et de façon remarquable et sensible non seulement la vie quotidienne de la famille Freud mais également l’intelligentsia autrichienne et internationale que la famille côtoie.
Un gros coup de coeur assurément de cette rentrée littéraire !