Laurence G.

Libraire passionnée à Epinal depuis 2013.

Les Humanoïdes Associés

Conseillé par (Libraire)
22 novembre 2021

1944 : Une course poursuite dans les eaux glacées de Norvège...

Gros coup de ❤ BD adultes : "Le dernier secret d'Hitler" de Mathieu Mariolle, Fabio Piacentini et Massimo Travaglini
éditions Les Humanoides associés
Hiver 44: un sous-marin allemand, parti de Kiel, s'élance dans les eaux glacées de la Norvège avec à son bord un chargement des plus précieux.
Les Anglais lancent l'un des leurs aux trousses de ce u-boat qui s'avère être aussi le plus puissant de la Marine allemande; est monté à leur bord un petit groupe de soldats américains menés par le capitaine Duke Collins; les Anglais les ont récupérés en Norvège suite à une mission qui a mal tourné... enfin, c'est ce que Collins a affirmé pour pouvoir être récupéré lui et ses hommes à bord du sous-marin anglais...
Que trame cet américain tête brûlée, habitué des missions périlleuses ? (la super séquence d'ouverture nous le montre en pleine action et elle pose le personnage et la tension d'emblée)
Et que contient le fameux sous-marin allemand ?
Le suspens est constant tout au long de cette épaisse bd de 112 pages et on ne s'ennuie pas 1 seconde ! Les auteurs-illustrateurs se sont inspirés d'une histoire réelle et s'ils ont intégré des éléments de fiction tout tient parfaitement de bout en bout.
Le dessin et la couleur de nos 2 amis italiens est magnifique (Ma che bravi sti ragazzi !). Le rouge choisi comme couleur dominante pour les Allemands et le bleu pour les Anglais facilite la lecture puisque la plus grande partie de l'histoire se déroule dans les 2 sous-marins. Le huis-clos ajoute à la tension dramatique et les scènes à l'intérieur des submersibles sont tout à fait réussies.
Une très belle BD qui ravira les amateurs.trices de bd historiques mais également ceux et celles qui apprécient les histoires d'espionnage et tout ce qui tourne autour de la Seconde Guerre mondiale et enfin celles et ceux qui veulent tout simplement lire une excellente bd.

Journal d'un vertige

Futuropolis

25,00
Conseillé par (Libraire)
15 novembre 2021

Une bd-reportage passionnante et qui fait réflechir !

GROS COUP DE COEUR POUR "LE DROIT DU SOL, Journal d'un vertige" d'ETIENNE DAVODEAU :
L'auteur-illustrateur de "Lulu femme nue", "Rural !" , "Les mauvaises gens" , "Un homme est mort" et "Les ignorants" (entre autres... toutes des coups de coeur !) nous propose de le suivre à la rencontre d'un territoire qu'il va arpenter à pied durant l'été 2019 suivant une diagonale allant de la grotte ornée de Pech Merle, à côté de Cahors, jusqu'à Bure, futur lieu d'enfouissement de nos déchets nucléaires. Mais ce n'est pas seulement le récit de cette randonnée d'un mois qu'il veut relater ; il souhaite comprendre l'Homo Sapiens d'hier et celui d'aujourd'hui et ce qu'ils laisseront comme traces aux futures générations. Quelle est notre rapport à la terre aujourd'hui ? Comment en est-on arrivé à devoir enfouir à 800 mètres sous terre des déchets hautement radioactifs ? Et les habitants de Bure, qu'en pensent-ils ?
Pour l'aider à obtenir des réponses à ses interrogations multiples et à comprendre les enjeux du nucléaire sur le long terme, Davodeau convoque pendant cette longue balade des spécialistes de divers horizons et des militants. Il les intègre à sa randonnée bien qu'il les ait tous vus avant de l'entamer et cette trouvaille scénaristique est des plus sympathiques. Cela enrichit considérablement le récit de ses journées de marche et donne une profondeur à l'ensemble de son projet.
Cette bd est tout simplement passionnante ! L' auteur est attentif tout au long des 210 pages à rendre les propos des spécialistes les plus clairs possibles et cette volonté de clarté est vraiment appréciable. Le nucléaire revient dans le débat politique ces dernières semaines et la lecture de cette bd éclaire à sa façon les enjeux et les politiques énergétiques.
Mais l'auteur-illustrateur sait aussi rendre son propos vivant par les anecdotes dont il émaille son récit.
Une bd à s'offrir et à offrir, ça tombe bien, on installe le sapin dans moins d'un mois !

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Conseillé par (Libraire)
10 novembre 2021

Une superbe bd fantastico-médiévale sur l'héritage familial : à lire et à offrir !!!

Gros coup de ❤❤❤ pour "Ténébreuse" de Vincent Mallié au dessin et Hubert au scénario paru chez Dupuis, dans la très belle collection "Aire Libre".
La couverture de cette très belle BD m'a tout de suite tapé dans l'oeil et, ainsi ensorcelée par le trait élégant de Mallié, je suis partie à la découverte de cette jeune princesse médiévale...
Islen est née dans un château, et si son père est roi, sa mère, elle, est... particulière !
Arzhur, chevalier déchu mais cependant toujours preux, va chemin faisant, croiser leur chemin, grâce à 3 vieilles sorcières tout à fait "shakespeariennes". Elles vont en effet lui demander d'aller délivrer la jeune fille et de la ramener auprès de sa mère. Mais ce n'est pas tout à fait ce qui va se passer...
Hubert a tissé une histoire qui tient à la fois du drame shakespearien, du roman gothique, du conte médiéval et du récit fantastique. Il nous fait pénétrer dans le monde de l'imaginaire par le biais d' archétypes magnifiés par le dessin et les couleurs de Mallié. Le duo nous offre un moment de bonheur, une superbe BD intemporelle et intergénérationnelle. L'humour y est aussi présent, même si discrètement, grâce au sympathique personnage de l'écuyer d'Arzhur. Enfin, cette Bd aborde de très belle manière le sujet de l'héritage familial et de la volonté de s'en émanciper. Une lecture conseillée dès 13 ans, tout public...

Conseillé par (Libraire)
27 octobre 2021

Un roman noir au coeur de la nature sauvage

Très bien écrit et traduit, ce roman est un mélange de "Nature writing" et de suspens et se dévore d'une traite grâce à la cohérence de l'histoire, l'empathie pour le personnage à qui il arrive quand même un sacré nombre d'embrouilles, les personnages secondaires et le décor superbe.
Un très bon premier roman et un écrivain à suivre, dans la lignée de Edward Abbey!

La nuit, c'est ma couleur préférée

One-Shot

Delcourt

Conseillé par (Libraire)
11 octobre 2021

Un album sur la souffrance et l'isolement des enfants "dys"

Le premier album de Nadia Nakhlé publié en 2020, intitulé « Les oiseaux ne se retournent pas » et déjà publié par les éditions Delcourt, m’avait déjà fait forte impression tant l’illustration était époustouflante de beauté et de poésie malgré le sujet traité difficile, la guerre, l’exil et la perte.
Celui-ci s’adresse à une catégorie de lecteurs plus jeunes, dès 10 ans. Il aborde un sujet bien différent, celui des enfants « dys- »: dysphasiques, dyslexiques, dysorthographiques, dyscalculiques…
Eliza a 8 ans ; elle est surnommée ZazaBizar par ses camarades de classe car elle est emprisonnée dans un maelström de voyelles, de consonnes et de sons qu’elle n’arrive pas à mettre dans le bon ordre. Tout s’emmêle lorsqu’elle veut parler ou lorsqu’on l’ interroge à l’école si bien que personne ne comprend ce qu’elle dit. Les enfants qui la côtoient tous les jours ne font rien pour l’aider et la fillette s’enfonce dans un isolement douloureux et dans le silence jusqu’au jour où un autre élève arrive dans la classe. Lui aussi est « différent ». Si ce garçonnet bien dans sa peau va l’aider, l’imaginaire de Zaza va lui être aussi d’un grand secours et c’est aussi ce que cet album nous raconte.
Eliza exprime sa douleur d’être incomprise par les autres enfants et par ses maîtresses dans un journal qu’elle tiendra tout au long du lent voyage qui la mènera vers la guérison. L’orthographe adoptée par Nadia Naklhé reflète la confusion de Zaza face à l’écrit mais au fil des pages et des séances chez l’orthophoniste, son orthographe va s’améliorer et le chaos régresser.
Le chemin vers la guérison sera bien long pour Zaza, deux longues années, car il faudra déjà que ses troubles soient diagnostiqués ; elle va suivre un parcours du combattant avec l’aide de ses parents, totalement démunis au début.
« Zaza Bizar » est un album de toute beauté où les nuances de bleu, gris et noirs dominent la palette rehaussée par de toutes petites touches de rouge et de jaune. La finesse et la précision du dessin, la mise en scène de chaque page représentant l’album tenu par Eliza donnent à l’ensemble une poésie et une douceur qui atténuent la dureté du propos puisqu’il s’agit bien de douleur et d’exclusion dues à ce handicap, peu abordé dans la littérature Jeunesse mais qui concerne des milliers d’enfants. Cet album est aussi un hommage au travail patient et plein d'empathie que réalisent les orthophonistes.