Ludovic P.

J'aime les récits d'aventure, les romans russes, les anti héros américians et l'absurde quand il révèle le tragique. Ma BD de référence: Portugal, de Cyril Pedrosa.

Conseillé par (Libraire)
3 février 2016

Allier avec autant de maitrise thriller politique, roman d'espionnage, fresque historique et roman psychologique relève de la gageure. Bob Shacochis a pris son temps, 10 ans, mais a réussi ce tour de force. Cette femme qui a perdu son âme s'appelle Scotie, Dottie, Doroty, Renee et peut-être d'autres noms encore. Elle parle sept, huit langues, semble être allée partout où il est possible d'aller et son passé est une carte de visite dont elle change régulièrement. Lunatique, frivole ou sérieuse, elle échappe à toute les tentatives que les hommes qu'elles croisent font pour la cerner. Mais elle a perdu son âme, dit-elle, sans que l'on sache si elle prend ça au sérieux. A Haïti à la fin des années 1990, dans le chaos de l'occupation Américaine où les coups d'Etat se fomentent aussi vite qu'ils s'évaporent, un homme vient enquêter sur la disparition de cette femme. Retrouvée morte, une balle dans la tête, au milieu d'une route de campagne.
Il serait vain d'essayer de résumer ne serait-ce qu'un seul des fils qui conduisent le récit, éclaté entre différentes époques, en différents lieux. A l'instar des personnages, on navigue à vue, on essaye de reconnaitre les pièces du puzzle et une fois posée la dernière, on voudrait tout recommencer. Un immense roman.

Conseillé par (Libraire)
9 janvier 2016

On the road again

Qu'il est compliqué de faire ce qu'on aime... Entre Summer qui doit s'occuper de sa grand-mère, Jay qui doit composer avec un batteur aussi nul qu'arrogant et Dylan qui est doué mais manque d'entrain et de musiciens, le chemin pour faire de la musique est tortueux. L'envie est là pourtant. Qu'à cela ne tienne, le rock and roll se mérite, la gloire aussi. Premier opus d'une série qui s'annonce un succès, Rock War évite l’écueil des stéréotypes. On the road again!

Conseillé par (Libraire)
9 janvier 2016

je le fais ou je le fais pas?

Bonnie se pose des questions. Tous les jours, à toutes heures, et à propos de tout et n'importe quoi. Sur la meilleure façon d'aborder Carl, sur la valeur réelle de son amitié avec Dorélie, sur les chances d'avoir un jour une chambre à elle... Contrainte de partager sa chambre avec sa grand-mère, Bonnie trouve sa vie difficile. Son père, divorcé, se fout de son existence, sa mère galère à boucler les fins de mois... Mais est-ce mieux ailleurs? Les apparences sont trompeuses, elle va le découvrir. La seule certitude qu'elle a: plus tard, elle veut être écrivain. Cela tombe bien: un concours d'écriture est organisé. Et devinez qui a été sélectionné avec elle? Oui, Carl...
Susie Morgenstern n'a pas son pareil pour traiter avec légèreté les problématiques adolescentes. Impossible de ne pas se retrouver dans cette héroïne sensible et un peu perdue.

Conseillé par (Libraire)
8 janvier 2016

La dérive des sentiments

Dans le feutré d'une langue sensible et d'une rare élégance, le narrateur, double de l'auteur, se dévoile beaucoup sans exhibitionnisme ni misérabilisme et évoque la disparition de son ami et producteur, Eugène, atteint d'un cancer. En lieu et place d'une élégie malvenue, Claudel nous entraine dans une méditation douce amer sur l'inexorable passage du temps et sur la lente désynchronisation du corps et de l'esprit au soir de la vie de tout Homme. Un sentiment accru par la rencontre d'une jeune femme qui lui rappelle sans cesse les heures passées mais lui apporte aussi son lot d'heureuses surprises. D'abord anodin, le récit se révèle être une véritable leçon de sagesse. Claudel s’interroge, à l'image de ses films, sans jamais nous donner de réponse pontifiante. Le mystère de la vie, comme celui de la mort, perdure. Une lecture qui laisse indéniablement une trace.

Monsieur Toussaint Louverture

Conseillé par (Libraire)
5 janvier 2016

De la décadence

D'abord l'ivresse par jeu, tant que la vie est belle, jeune, brune ou blonde. Puis quand surviennent les drames, l'ivresse comme oubli de soi. Dans un registre tragicomique, J. Ames dresse le tableau d'une existence cabossée où l'espoir survit malgré tout. Un autoportrait étonnement lucide.