Manufacture de livres

20,90
Conseillé par (Libraire)
27 octobre 2022

Un roman noir et social brillant !

Figure historique de la Commune, c'est sous la tutelle de Louise Michel que Bulteau a voulu inscrire son second roman. Celle qu'on appelait la Louve est enterrée à Paris en ce 22 janvier 1905 et une jeune femme de bonne famille, Jeanne Desroselles, est allée se mêler aux prolétaires qui suivent le cortège funèbre. Jeanne a choisi de tourner le dos à ses parents, à sa classe sociale, la grande bourgeoisie, et veut changer de vie et de milieu. Elle a pris fait et cause pour le peuple qui, encore et toujours, crève au travail, crève de faim, crève dans les mines à cause de la voracité des grands patrons.
Mais on ne reverra jamais Jeanne à la suite de cette journée.
Un an plus tard, sa cousine Lucie, hébergée par son oncle, s'entête à la rechercher.
Sur cette intrigue vont se raccorder d'autres histoires liées entre elles par divers personnages fictifs ou ayant existé notamment Madeleine Pelletier - médecin et 1ère femme interne en psychiatrie, morte en 1939 - devenue sous la plume de Bulteau un superbe personnage de fiction et qui va croiser le chemin de Lucie.
Entre les grèves de mineurs, les actions des syndicalistes pour obtenir des journées de travail de 8 heures, un pays en souffrance et un Clémenceau intraitable et opportuniste, la quête de vérité menée par Lucie va être semée d'embûches.
Bulteau manie admirablement le contexte dans lequel il pose ses romans et reconstitue avec précision lieux, évènements et décors. A la croisée du roman social, du roman historique, et de l'enquête, "Le grand soir" nous emporte dans les flots de l'Histoire officielle et dans ceux de la petite histoire avec une remarquable habileté.

Chronique d'un accident sans fin

Glénat BD

18,50
Conseillé par (Libraire)
18 mars 2021

Un roman gaphique passionnant qui revient sur un épisode dramatique

"FUKUSHIMA, CHRONIQUE D'UN ACCIDENT SANS FIN" : Coup de ❤ pour ce tout nouveau roman graphique publié par les Éditions Glénat BD
et qui paraît alors que l'on commémore tout juste les 10 ans de l'accident nucléaire.
Bertrand Galic au scénario et Roger Vidal, le dessinateur, ont décidé de décrire ce qui s'est passé durant les 5 premiers jours de la catastrophe en partant du point de vue des différents membres du personnel (la plupart personnages fictifs) mais surtout du directeur de la centrale (qui lui, a bien existé) et qui a le rôle principal. Ils se sont pour cela inspirés principalement du témoignage de Masao Yoshida le directeur, mort d'un cancer deux ans après le tsunami. Pierre Fetet, auteur (vosgien ) du dossier complémentaire qui conclut la BD est un spécialiste de l'histoire de cette centrale et les deux compères ont également pu affiner leur connaissance grâce à lui.
Outre une narration chronologique précise et une mise en images fortement dramatique des faits qui ont eu lieu durant ces premières journées terrifiantes, les deux auteurs ont également mis l'accent sur les responsabilités de la société Tepco dont dépendait la centrale mais aussi sur l'impréparation du gouvernement (qui a sous-estimé totalement ce qui était en train de se produire) et de toute la population du pays. Les ordres et contre-ordres d'évacuation des habitants en sont une preuve parmi tant d'autres.
De nombreuses personnes travaillant au sein de la centrale sont morts soit pendant la catastrophe soit des suites de cancers. La population a été aussi très fortement touchée et rien n'est encore terminé 10 ans après. Les séquelles de l'accident nucléaire perdureront encore des dizaines d'années...
Bref, une bd captivante et extrêmement instructive qui remet au cœur des discussions le bien-fondé de l'utilisation du nucléaire partout dans le monde et bien évidemment en France.